Le Journal de Montreal - Weekend
UNE VIE PAS SI IMAGINAIRE QUE ÇA
Film de Jimmy Larouche. Avec Dino Tavarone
Mon ami Dino est une proposition déroutante à plus d’un titre.
Le long métrage s’ouvre sur Dino Tavarone en train de se faire maquiller, alors que l’acteur est donc en représentation, se plaçant et se présentant comme pour une audition.
Mais les choses dérapent bien vite, à tel point que le spectateur perd lentement pied. En effet, Dino parle de son métier, a des relations très difficiles avec sa fille, apprend qu’il est atteint d’un cancer. C’est d’ailleurs cette maladie qui va servir de fil conducteur à ces 83 minutes passionnantes, l’acteur trouvant, dans ses conversations improvisées avec son oncologue, ses plus belles répliques, véritables perles de sagesse et de réflexion sur l’existence.
L’ÉMOTION
Ce qu’on réalise au terme du visionnement, c’est que la part de réalité et la part de fiction n’ont, au fond, que bien peu d’importance. Ce qui compte, ainsi que le souligne le réalisateur, ce sont les émotions suscitées chez le cinéphile. Et elles sont nombreuses. On rit, on verse une larme, on se retrouve avec une boule dans la gorge, on se prend d’une affection incroyable pour l’acteur de 72 ans aux manies si attendrissantes. On apprend également son amour de la musique, du dessin, de la peinture, de son métier, de la vie.
D’une poésie indéniable, Mon ami Dino est également une formidable déclaration d’amour à un homme hors du commun, à son existence, à l’essence de son être. C’est aussi un film sur la beauté de la vie dont on sort charmé. À voir.