ChatGPT, un incitatif au plagiat
La prolifération de l’accessibilité aux robots conversationnels comme ChatGPT chez les étudiants universitaires a pris une ampleur pour le moins inquiétante, voire hors de contrôle. À ce sujet, une recherche sur les incitatifs à plagier réalisée par Catherine Déri, post-doctorante à l’Université du Québec en Outaouais, révèle que, outre l’absence de crainte de se faire prendre (79,5 % des répondants), c’est le « manque de temps » (52,6 %) et le fait qu’il est « facile de copier-coller d’Internet » (48,3 %) qui inciteraient le plus à plagier. Or, il existe des logiciels de détection de textes plagiés, mais ils ne sont pas au point, car ils accusent du retard face au développement extrêmement rapide des robots conversationnels.
Conséquemment, il est plus que temps que tous les intervenants en enseignement supérieur décrètent un moratoire, prennent un temps d’arrêt et fixent des balises uniformes pour tous les établissements d’enseignement supérieur eu égard à une utilisation sécuritaire de ChatGPT dans chacune des institutions. […]
L’institution supérieure est un lieu d’apprentissage, mais aussi un lieu d’acquisition de valeurs, telles que le respect des autres et de soi, le sens de l’effort et l’éducation à la socialisation. Dans ce contexte, il m’apparaît essentiel, voire vital, qu’elle conserve cette vocation fort utile à l’émancipation de la maind’oeuvre de demain, à défaut de quoi les robots conversationnels risquent de court-circuiter le lien essentiel entre l’apprenant et l’enseignant. Henri Marineau
Québec, le 16 mai 2024