Créer l’univers de Ripley
Outre l’acteur Andrew Scott, l’autre vedette de la série Ripley est la direction artistique. David Gropman, collaborateur notamment sur Chocolat et Doubt (Doute), et nommé aux Oscar pour Cider House Rules (L’oeuvre de Dieu, la part du diable) et Life of Pi (L’histoire de Pi), en est le responsable. On lui a parlé aussi. Propos choisis.
Au sujet du noir et blanc : « C’était mon premier projet en noir et blanc en [plus de 40 ans de] carrière, et j’étais ravi. J’effectue toujours d’intenses recherches, mais dans le cas d’une série comme celle-ci, c’était comme préparer cinq ou six films. Heureusement, je suis naturellement attiré par la photographie en noir et blanc. Et comme Ripley se déroule en 1961, la vaste majorité des références visuelles que je suis allé chercher étaient en noir et blanc. Dans l’élaboration des décors réels autant que construits, je devais faire en sorte que tout sorte dans les bonnes nuances [de gris], que chaque élément ressorte adéquatement. Ce n’est pas du tout comme tourner en couleurs. Je venais par ailleurs de terminer une autre série campée elle aussi à Rome, donc j’avais déjà des idées de lieux potentiels. Pour ce qui est du volet en studio, nous avions sept plateaux entiers où étaient érigés différents décors. »
Au sujet du luxe croissant auquel accède le protagoniste : « C’était très stimulant de faire écho à l’ascension du personnage en termes visuels. On commence dans une chambre miteuse à New York et on finit dans un spectaculaire palazzo à Venise. Dans l’intervalle, il y a la villa de Dickie, l’Excelsior à Rome… Recréer le faste d’une des suites de ce fameux hôtel a été un beau défi. »
Au sujet de tous ces escaliers que Tom Ripley doit monter, descendre, puis remonter encore dans le cadre de son « ascension », justement : « C’est un véritable motif dans la série. C’est très symbolique, et empreint d’humour noir, comme lorsque Ripley se retrouve dans ce véritable labyrinthe d’escaliers à Atrani ou au pied de cet escalier ridiculement long à Rome. C’est chaque fois comme une énième indignité qu’il doit surmonter. »