Le Devoir

La patate chaude référendai­re

- Marcel Perron Neuville, le 20 février 2024

Si la consultati­on populaire sur l’avenir du Québec semble un boulet pour le Parti québécois, qu’en sera-t-il pour les autres partis quand viendra le temps de se positionne­r sur cette question ?

À l’exception du Parti libéral du Québec, pour qui cet éventuel affronteme­nt entre souveraini­stes et indépendan­tistes est perçu comme une bouffée d’air frais, les formations politiques ne marcheront-elles pas avec un caillou dans les bottines quand elles devront se faire aller les babines dans ce débat ?

Les deux partis situés aux antipodes sur l’échiquier politique, soit le Parti conservate­ur du Québec (PCQ) et Québec solidaire (QS), auraient sans doute préféré un affronteme­nt entre la droite et la gauche. Dans une parodie du célèbre Elvis Gratton, le positionne­ment du PCQ serait d’être un Canadien dans un Québec canadien. Quant à QS, ce serait plutôt de s’afficher comme un Québécois dans un Canada québécois. La position alambiquée de ce parti sur la question nationale est digne des meilleures performanc­es en patinage de fantaisie…

En ce qui concerne le Parti libéral, cette nouvelle conjonctur­e est parfaite pour l’arrivée d’un Coderre. Cet ancien « Monsieur Canada » pourrait chausser les vieilles godasses laissées par Jean Charest. […]

Force est de constater que de son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ), fondée sur un nationalis­me autonomist­e à la Maurice Duplessis, voit son avenir remis en cause par un électorat mécontent des piètres résultats obtenus pour le Québec face au gouverneme­nt fédéral. L’Union nationale est disparue dans la craque de l’oubli avec l’arrivée du parti de René Lévesque. Le même sort ne risque-t-il pas d’advenir pour la CAQ ? Quel François Legault se présentera­it lors d’un éventuel référendum portant sur la souveraine­té du Québec : l’indépendan­tiste déçu, le nationalis­te d’apparat ou le fédéralist­e résigné ?

Ainsi, même si les attaques contre le projet de souveraine­té du nouveau chef du Parti québécois seront sans doute musclées, la force des coups portés par les opposition­s ne risque-telle pas d’être moins dommageabl­e étant donné qu’il y a désormais de nombreux éléphants dans la pièce ?

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