Les enfants terribles (à raison)
En Corse, une bande de préadolescents se forme afin de faire exploser l’usine locale qui pollue la nature environnante. Après la prise d’otage improvisée du directeur de l’établissement, les véritables motivations des uns et des autres sont révélées sur fond de solidarité et d’amitié mises à mal.
Avec ce récit grave en théorie, mais drôle en pratique, le réalisateur français Pierre Salvadori renoue avec la teneur de ses premières comédies noires peuplées d’assassins, de voleurs et de menteurs (Cible émouvante, Les apprentis, Comme elle respire). Cela, après une seconde période constituée surtout de films plus consensuels constellés de vedettes, qui lui auront cela dit permis de peaufiner sa technique. Laquelle technique est, dans La petite bande, parfaitement maîtrisée.
Le sont également les multiples ruptures de ton qui émaillent l’intrigue pleine de rebondissements et de révélations. Bien écrits, attachants et merveilleusement interprétés, les jeunes protagonistes forment un groupe crédible, ce qui permet au film de s’offrir quelques développements improbables sans, justement, que la question de la vraisemblance pose problème.
Qu’on y voie un conte, une fable ou les deux, le film fonctionne parce que le cinéaste, après avoir créé cet univers sis un chouïa à côté de la réalité, a su s’y tenir sans faillir. Un rare exemple de film où discours et divertissement cheminent main dans la main, comme deux amis, tiens.
La petite bande
Comédie noire de Pierre Salvadori. Avec Aymé Medeville, Mathys Clodion-Gines, Colombe Schmidt, Paul Belhoste, Redwan Sellam, Laurent Capelluto, Pio Marmaï. France, 2022, 106 minutes. Au cinéma Beaubien.