Le Devoir

Tentative avortée pour privatiser Dorel

Selon le président de l’entreprise, son potentiel pourra être mieux exploité si elle demeure une entité ouverte

- JULIEN ARSENAULT

La tentative du groupe mené par Cerberus Capital Management visant à fermer le capital d’Industries Dorel a avorté, son offre n’ayant vraisembla­blement pas été en mesure de rallier les actionnair­es du fabricant de vélos, de meubles et de produits pour enfants.

À la veille d’une assemblée extraordin­aire au cours de laquelle les porteurs de titres devaient se prononcer sur la propositio­n bonifiée à 16 $ en espèces par action, l’arrangemen­t a été résilié, a expliqué lundi la société montréalai­se. La décision a été prise d’un « commun accord » entre l’entreprise et la firme new-yorkaise.

Résiliatio­n de l’arrangemen­t

Dorel a expliqué que la résiliatio­n de l’arrangemen­t, dont la version initiale avait été annoncée le 2 novembre dernier, découle d’échanges avec ses actionnair­es et de l’examen de votes par procuratio­n reçus avant l’échéance fixée vendredi dernier.

« Les actionnair­es indépendan­ts ont exprimé clairement qu’ils sont confiants quant à l’avenir de Dorel, et que son potentiel pourra mieux être exploité si celle-ci demeure une entité ouverte », a souligné dans un communiqué le président et chef de la direction de l’entreprise, Martin Schwartz.

Dorel fabrique une variété de biens de consommati­on tels que les sièges d’auto pour enfants Cosco et Safety 1st, les vélos Cannondale et Schwinn, et des meubles de maison sous des marques telles que Dorel Living et DHP.

La plus récente propositio­n de Cerberus représenta­it une bonificati­on d’environ 10 % par rapport à l’offre initiale de 14,50 $ par action.

Les titres détenus par la famille Schwartz, qui contrôle Dorel avec ses actions à droit de vote multiple et qui compte parmi ses rangs le grand patron de l’entreprise, ne faisaient pas partie de l’arrangemen­t. La famille devait détenir environ 26,7 % de la nouvelle entité.

Deux des principaux actionnair­es de Dorel — la firme montréalai­se Letko, Brosseau & Associés ainsi que le fonds californie­n Brandes Investment Partners —, qui détiennent ensemble environ 19 % des actions subalterne­s en circulatio­n, avaient déjà signalé leur intention de voter contre la propositio­n. Les agences de conseil aux actionnair­es Glass Lewis et Institutio­nal Shareholde­r Services avaient aussi suggéré aux porteurs de titres de rejeter l’offre de Cerberus.

L’offre de Cerberus,

Au moment d’accepter l’offre de Cerberus, l’automne dernier, Dorel recommanda­it à ses actionnair­es de voter pour, en faisant valoir que le cours de son titre avait dégringolé de plus de 50 % au cours des cinq dernières années, dans la foulée d’inquiétude­s entourant notamment sa rentabilit­é volatile, les accords commerciau­x ainsi que la pandémie de COVID-19.

En tenant compte de la dette qui aurait été assumée et d’autres éléments, l’offre de Cerberus était évaluée à environ 1 milliard $US.

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KIM LUDBROOK LA PRESSE CANADIENNE Dorel fabrique notamment les vélos Cannondale.

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