Ottawa doit aider les compagnies aériennes canadiennes, plaide l’IATA
Leurs revenus vont chuter de 43,2 %
L’Association du transport aérien international (IATA, en anglais) a plaidé pour une aide financière d’urgence d’Ottawa aux compagnies aériennes canadiennes. Une chute de 43 % de leurs revenus est anticipée.
Selon les estimations de l’IATA, les recettes générées par les compagnies aériennes dans le marché canadien vont diminuer de 14,6 milliards, ou de 43,2 %. « Cela met en péril » près de 250 000 emplois directs, 633 000 emplois directs et indirects, et « une contribution au PIB de 25,4 milliards générée par l’aviation directement et par le tourisme lié à l’aviation », avance l’Association.
« Les compagnies aériennes vivent leurs heures les plus sombres. Le trafic de passagers est pratiquement interrompu, et les réserves de trésorerie sont presque inexistantes », a ajouté Peter Cerdá, vice-président régional de l’IATA pour les Amériques. « À l’échelle mondiale, l’industrie risque une crise de liquidités qui pourrait atteindre 84,7 milliards $CA au deuxième trimestre, à la suite d’une baisse de la demande de l’ordre de 80 % ou plus. »
Le 20 mars dernier, l’Association, qui représente 290 compagnies aériennes revendiquant 82 % du trafic mondial, disait que la crise de la COVID-19 bat, de loin, en gravité et en étendue l’impact des attentats du 11 septembre 2001, de l’épidémie du SRAS en 2003 et de la crise financière de 2008. Elle chiffrait alors l’aide d’urgence à 200 milliards $US à l’échelle planétaire. Selon ses projections, la chute de la demande atteindrait les 56 % au troisième trimestre et de 33 % au quatrième. Elle estime à 4,5 millions le nombre de vols annulés au 30 juin et la perte de revenus à 314 milliards $US en 2020, en recul de 55 %.
Revenant à l’enjeu canadien, l’IATA rappelle les mesures directes prises par certains pays, ce qui vient du même souffle déséquilibrer les rapports de force dans une industrie hautement concurrentielle. Les États-Unis ont octroyé 61 milliards $US en aide à leur secteur de l’aviation. La République de Corée a promis un soutien financier aux transporteurs locaux qui offrent un service complet jusqu’à concurrence de 1,9 milliard $US. La France a annoncé un programme d’aide financière évalué à 7 milliards d’euros à Air France-KLM sous forme de prêts, l’État néerlandais devant y ajouter de 3 à 3,5 milliards d’euros.