Le Devoir

Québec ouvre la porte à une nouvelle aide

- FRANÇOIS DESJARDINS

Le titre de Bombardier a chuté de 20 % en réaction à l’examen de l’Autorité des marchés financiers annoncé jeudi

Une rencontre avec le ministre de l’Économie et un titre qui plonge de 20 % : Bombardier a connu vendredi une journée particuliè­rement chargée pendant laquelle le représenta­nt du gouverneme­nt Legault a évoqué l’idée d’un nouvel investisse­ment dans l’entreprise, même si rien n’est sur la table pour l’instant.

Si jamais Bombardier exprimait un nouveau besoin financier, le gouverneme­nt du Québec serait « prêt à investir », a affirmé vendredi le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, au terme d’un rendez-vous avec le président de la société, Alain Bellemare. Les deux ont notamment discuté des 2500 abolitions de poste au Québec et de la pénurie de main-d’oeuvre dans le reste de l’industrie.

Après la cession du programme CSeries à Airbus et la vente des Q400 à Viking, les activités aéronautiq­ues qui demeurent sous son plein contrôle au Québec tournent autour des avions d’affaires, très lucratifs, et du programme CRJ, qui n’est pas rentable (voir l’autre texte).

« Je suis très, très à l’aise que les efforts sont faits pour maintenir les emplois que nous avons au Québec », a dit M. Fitzgibbon en marge d’un événement à l’Université McGill.

« Deuxièmeme­nt, j’ai dit à M. Bellemare que, si jamais le gouverneme­nt pouvait jouer un rôle pour faciliter une coentrepri­se comme celle avec Airbus, on est ouvert à investir. La grappe aérospatia­le, pour le Québec, est superimpor­tante. »

Invité à préciser sa pensée, le ministre a dit que Québec est « prêt à contribuer à solidifier les emplois ». « On n’a pas parlé de format encore, on n’est pas rendu là. M. Bellemare doit continuer son plan de redresseme­nt, de croissance. J’ai dit qu’on était disponible pour coopérer si besoin il y avait. »

« Je ne pense pas que c’est une question d’aide gouverneme­ntale dans le cas du CRJ », a dit le premier ministre François Legault jeudi, cité par La Presse canadienne. « Il faudrait peutêtre penser, comme dans le cas de la CSeries, à trouver un nouveau partenaire internatio­nal. »

Le syndicat des Machiniste­s a prévenu que, « si Québec compte s’investir dans ce partenaria­t, nous croyons qu’il devra s’assurer d’obtenir des garanties satisfaisa­ntes ».

Action en baisse

Entre-temps, le titre de Bombardier a chuté de 20 % en réaction à l’examen de l’Autorité des marchés financiers annoncé jeudi. L’AMF se penche sur le Régime d’aliénation de titres automatiqu­e (RATA) mis sur pied en août, un programme permettant à des hauts dirigeants de se départir d’actions ou d’options tout en respectant les règles interdisan­t les délits d’initié.

L’action, qui se négociait à environ 4,60$ au mois d’août, a terminé la séance de vendredi à 1,67 $.

Le ministre Fitzgibbon n’a pas souhaité faire de commentair­es.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, s’adressant aux médias, plus tôt cette semaine

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