La Journée mondiale du livre ne sera plus canadienne
Faute de financement de Patrimoine canadien, il n’y aura pas d’édition de l’événement l’an prochain
Le ministère du Patrimoine n’appuie plus la tenue de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur au Canada par manque de fonds. En plus, le volet Soutien aux organismes du Fonds du livre du Canada priorise dorénavant les activités qui favorisent « la commercialisation et la promotion des livres » tout en renforçant « l’infrastructure et l’efficacité de l’industrie canadienne du livre », selon les réponses obtenues par Le Devoir. Or, l’événement ne cadre pas avec ces visées.
La Journée mondiale du livre, création de l’UNESCO pour encourager la lecture, ne connaîtra pas d’ancrage canadien le 23 avril prochain. Patrimoine canadien a retiré sa subvention cette année après l’avoir réduite de 75 000 à 50 000 $ l’an dernier.
Le comité organisateur canadien de l’événement ponctuel, décliné dans plusieurs pays du monde, avait été averti de la disparition du soutien. Aucun acteur important du milieu du livre ne s’est manifesté pour prendre le relais.
« Le volet Soutien aux organismes du Fonds du livre du Canada reçoit chaque année un nombre élevé de demandes, écrit au Devoir un porte-parole du ministère. La valeur des projets soumis au programme dépasse largement le budget disponible, ce qui oblige le programme à faire des choix et à prioriser les projets qui contribuent davantage aux objectifs et priorités en vigueur. »
L’explication reconnaît la pertinence de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, en ajoutant que le programme a l’obligation « d’allouer ses ressources à des projets qui correspondent le mieux à son mandat premier ». C’est d’ailleurs la non-correspondance avec ces objectifs qui explique la diminution du financement accordé les deux dernières années. En plus, le courrier du ministère ne le souligne pas, mais le Canada anglais n’organise plus de Journée mondiale du livre depuis des années.
L’Académie des lettres du Québec risque également de disparaître. L’institution fondée en 1944 a perdu tous ses soutiens financiers, ou presque. Le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) a réduit sa subvention à 20 000 $ en 2017 et à néant cette année. Le CALQ a cependant refusé d’expliquer sa décision au Devoir, arguant que « le Conseil ne discutera pas de la demande de soutien d’un organisme avec une personne tierce », selon la réponse écrite faite par la directrice des communications, Honorine Youmbissi.
La valeur des projets soumis au programme dépasse largement le budget » disponible PATRIMOINE CANADIEN