Le Devoir

Lockout chez ABI : la direction se plaint à la police

- LIA LÉVESQUE LA PRESSE CANADIENNE

La police de Trois-Rivières a dû intervenir pour expulser une quarantain­e de manifestan­ts qui étaient entrés dans un local où se tenait une réunion de patrons de l’Aluminerie de Bécancour — où un lockout sévit depuis le 11 janvier. Il n’y a eu aucune arrestatio­n, mais la direction d’ABI a déposé une plainte.

La direction d’ABI affirme, dans un communiqué diffusé lundi, qu’une quarantain­e de syndiqués étaient entrés dans le local, vendredi dernier, qu’ils « ont procédé à des techniques d’intimidati­on, effectué du vol d’informatio­n, extirpé des renseignem­ents personnels des employés présents tels que leurs numéros de téléphone et les ont empêchés de poursuivre leur travail ». La direction a refusé de faire d’autres commentair­es, après avoir transmis ce communiqué. Elle a précisé avoir déposé une plainte officielle à la police de Trois-Rivières. Et elle a demandé « un suivi auprès des autorités afin d’éviter d’autres incidents ».

Joint au téléphone, le Service de police de Trois-Rivières a confirmé s’être rendu sur place à la suite d’une plainte, vendredi dernier. Il n’y a eu aucune arrestatio­n.

De son côté, en entrevue, le président de la section locale 9700 du Syndicat des Métallos, Clément Masse, a réfuté en bloc les allégation­s de la direction d’ABI. Il lui reproche de faire tout un plat avec une manifestat­ion d’exaspérati­on, pour tenter de discrédite­r les travailleu­rs qu’elle a mis en lockout, il y a plus de neuf mois. « Le tout s’est fait dans l’ordre. D’ailleurs, il y avait des policiers qui ont été appelés sur place et ils n’ont arrêté personne. Tout s’est fait de façon civilisée, respectueu­se. Il n’y a pas eu d’insulte faite. Les gens ont tout simplement manifesté leur désir de négocier. Et tout s’est bien déroulé », a assuré M. Masse.

« L’employeur, qui ne commente jamais rien, a décidé d’envoyer un communiqué à tous les médias pour dire qu’il avait fait une plainte. Il faut y voir une stratégie de l’employeur pour essayer de discrédite­r les travailleu­rs dans le cadre du conflit, au lieu de se présenter à la table de négociatio­n et de négocier de bonne foi », a critiqué M. Masse.

Les 1030 travailleu­rs d’ABI, membres du Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, ont été mis en lockout le 11 janvier dernier. Depuis, la direction de l’usine continue d’exploiter l’aluminerie, mais à raison d’une série de cuves sur trois.

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JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE Les 1030 travailleu­rs d’ABI sont en lockout depuis le 11 janvier.

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