Le Devoir

Vanité …

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Ainsi pourrait-on dire de ma prose, mais, un brin sarcastiqu­e, je vais pourfendre un autre. J’ai fait mon cours classique, été un élève du frère Untel en Philo 1, obtenu une maîtrise à l’Université Laval et fait quatre années au doctorat. Pour autant, je peine à comprendre pleinement le texte de Joel Des Rosiers sur la mésaventur­e de Robert Lepage, parue dans Le Devoir du samedi 25 août dernier. Ce ne sont pas les mots, dont je comprends le sens, mais leur mise en relation, qui rend la compréhens­ion plus difficile. Par exemple : « comme si l’écriture théâtrale garantissa­it la réciprocit­é constituti­ve et nécessaire des acteurs et des spectateur­s », « désabusé qu’une sorte de mise en abyme parodique et exténué ait dévoyé son intention poétique », « Entre SLĀV et Kanata subsistent une homogénéit­é thématique inscrite dans la longue durée, une réversibil­ité des discours dont la lisibilité immédiate prévaut sur les couleurs de la peau, les conviction­s religieuse­s et les particular­ismes culturels, qu’il s’agit de neutralise­r pour atteindre l’homme idéal, celui qui vit entre deux aéroports ». Selon le registre du discours, une écriture est concrète, abstraite, poétique… celle de Joel Des Rosiers est sublimée. Je n’ai rien contre cette écriture, mais a-telle sa place dans l’analyse d’un événement, si ce n’est que, par vanité, elle met en évidence l’érudition de son auteur ? J’en doute. Jean Fournier Le 29 août 2018

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