L’iniquité immobilière
M. Godbout s’intéresse à l’équité intergénérationnelle (Le Devoir,
25 août). Il insiste sur la fiscalité des particuliers et sur le niveau des services publics, mais il néglige un aspect important. Il s’agit du marché immobilier. Le prix des maisons a beaucoup augmenté au cours des dernières décennies, notamment depuis 20 ans, nettement plus que le revenu de travail médian. Ce déséquilibre entre l’augmentation du prix des maisons et l’augmentation des revenus de travail ne pourra pas s’accentuer indéfiniment.
Par exemple, le gain en capital réalisé par la revente aujourd’hui d’une maison achetée il y a 20 ou 40 ans est substantiel. La même performance ne pourra pas être répétée dans 20 ou 40 ans pour une maison achetée aujourd’hui. Voilà une cause importante d’iniquité intergénérationnelle. Et plus l’accès à la propriété devient difficile, plus la part du revenu consacrée au loyer ou à l’hypothèque et aux taxes fon- cières est grande, plus il devient difficile pour les ménages d’assumer les besoins d’une famille, les taxes et impôts et les cotisations ou autres formes de placement pour la retraite.
L’équation complète de l’équité intergénérationnelle est donc encore plus compliquée à résoudre que celle que propose Luc Godbout. Est-il possible de réduire l’iniquité immobilière, causée par le marché, par des mesures fiscales ? Sinon, comment peut-on y remédier ? François Beaulé Montréal, le 26 août 2018