Scène d’horreur à Toronto
Une attaque au camion-bélier fait au moins 10 morts et 15 blessés
Une attaque à la fourgonnette en plein après-midi lundi a donné lieu à une des pires scènes d’horreur à Toronto. Au moins 10 personnes sont décédées et 15 autres ont été blessées après avoir été heurtées de plein fouet par un conducteur, a confirmé la police.
En fin de journée, les autorités ont dévoilé l’identité du conducteur présumé du véhicule, Alek Minassian, un homme de 25 ans originaire de Richmond Hill.
Bien que les motifs du suspect n’aient pas été dévoilés, le chef de la police de Toronto, Mark Saunders, a indiqué que le geste semblait «assurément» délibéré. Il a souligné que toutes les pistes étaient sur la table à ce point-ci de l’enquête. Le policier a insisté pour dire que celle-ci était à un stade préliminaire.
Alek Minassian n’était pas connu des policiers de Toronto, selon M. Saunders.
«Nous cherchons très fort pour découvrir quelle était la motivation exacte pour que cet incident ait lieu, a-t-il déclaré. Nous avons besoin de chaque pièce de ce casse-tête pour avoir un portrait complet et un compte-rendu de ce qui s’est passé ici. »
C’est toujours la police de Toronto qui dirige l’enquête, mais les autorités provinciales et fédérales y collaborent, a expliqué M. Saunders.
Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Ralph Goodale, a indiqué lors d’un point de presse qu’il n’y a pas eu de rehaussement du niveau d’alerte au pays. Le ministre était à Toronto lundi pour assister initialement à une réunion des ministres de la Sécurité publique du G7.
Piétons écrasés
Le suspect circulait à bord d’une camionnette blanche sur la rue Yonge vers 13h30 lorsqu’il a roulé sur le trottoir pour heurter des piétons sur plus de deux kilomètres.
Nana Agyeman-Badu, un chauffeur de 56 ans, venait de déposer un client lorsqu’il a vu la camionnette foncer sur des passants sur la rue Yonge, dans le nord de Toronto.
«J’ai d’abord pensé à une livraison, mais il allait très vite, sur le trottoir », a raconté l’homme qui a vu une femme se faire projeter par le véhicule-bélier contre un abribus.
«Les vitres ont éclaté en morceau et se sont effondrées [sur la victime]», a-t-il relaté. L’horreur ne faisait que commencer. Le chauffeur de la camionnette, qui a écrasé sa première victime au coin des rues Yonge et Finch, a poursuivi sa course meurtrière.
Alek Minassian a fui les lieux de l’attaque, mais il a été arrêté peu après, une vingtaine de rues plus loin, a précisé la police.
est «un enjeu vital», encore là, les Québécois parlent d’une voix forte: ils sont 76% à se dire tout à fait en accord ou plutôt en accord avec cette assertion.
La « quasi-unanimité » — autant chez les francophones que les non-francophones — a d’ailleurs surpris les représentants de ces organisations nationalistes. «Ce sont des chiffres qui sont impressionnants, alors que, dans une société plurielle comme la nôtre, on aurait pu croire que les opinions allaient être diversifiées », a ajouté M. Boucher.
Car les deux organisations ne s’en cachent pas: certes, le sondage vise à tâter le pouls des Québécois depuis le rapport dévastateur de la vérificatrice générale sur la francisation en novembre dernier qui concluait ni plus ni moins à un fiasco, mais il sert aussi de prétexte pour que les partis politiques se prononcent. «Nous, c’est un signal d’alarme qu’on envoie aujourd’hui à la population, mais aussi aux partis politiques. On leur dit que cet enjeu-là doit être un enjeu central lors de la prochaine campagne et qu’ils doivent apporter des propositions concrètes, réalistes et efficaces», a dit Pierre Graveline, directeur général de la Fondation Lionel-Groulx.
Plateforme des partis
Imposer la francisation, le Regroupement des organismes en francisation du Québec (ROFQ) n’est pas très chaud à l’idée. « Ce n’est pas utile et c’est non nécessaire d’obliger. Les immigrants [suivent] déjà [des cours de français] avec beaucoup de plaisir», a indiqué Anait Aleksanian, vice-présidente du ROFQ, qui s’interroge sur la légalité d’une telle chose. Selon elle, une grande partie d’entre eux arrivent déjà francisés. «Honnêtement, ce qu’il faut, c’est favoriser la francisation en améliorant l’offre de services et en faisant la promotion de l’importance du français pour l’intégration sociale. »
Certaines formations politiques jonglent pourtant déjà avec l’idée. Dans un gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ), la francisation serait obligatoire pour les nouveaux arrivants. «Nous croyons qu’il faut ajouter 200 millions d’investissements supplémentaires pour l’accompagnement tout en bonifiant les allocations offertes», a indiqué Claire Samson, porte-parole en matière de promotion et de protection de la langue française.
Sans utiliser le mot «obligation», le Parti québécois propose plutôt que « le droit à la francisation» soit inscrit dans la loi. Un Québec dirigé par des péquistes s’assurerait de la connaissance intermédiaire ou avancée du français pour chaque travailleur qualifié et de rémunérer la francisation des réfugiés. Le Parti québécois prône aussi le retour des Centres d’orientation et de formation des immigrants (COFI) qu’il avait lui-même abolis, à l’époque de Lucien Bouchard.
À l’opposé, Québec solidaire ne veut rien obliger. Croyant que la francisation passe par les entreprises, le parti propose plutôt de mieux les soutenir en élargissant la portée de la Charte de la langue française aux entreprises de dix personnes et plus. «Il faut faciliter l’apprentissage du français en améliorant l’accès aux cours, notamment en réduisant les délais d’attente», a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de QS.
En novembre dernier, le gouvernement Couillard avait déposé un plan d’action s’étendant jusqu’en 2019 et proposant notamment l’implantation d’un guichet unique, notamment pour réduire les délais d’attente. La vérificatrice générale avait qualifié d’échec sa gestion des programmes rappelant qu’il n’y avait aucun contrôle de qualité, aucun suivi des nouveaux arrivants et qu’à peine le tiers des non-francophones suivaient des cours de français.
Le rôle de l’État
Le sondage Léger révèle aussi que 78% des Québécois croient que le «principal responsable de la francisation» doit être l’État. «Les défis sont immenses et c’est l’État qui doit prendre en main ce dossier-là », a dit M. Boucher du MNQ. Pierre Graveline reconnaît que la francisation en milieu de travail fait «certainement partie de la solution», mais pas au point que le gouvernement « doit s’en laver les mains. » Plus d’une personne sur deux estime que l’apprentissage du français doit être la priorité, avant la recherche d’un emploi.
Ainsi, croient les commanditaires, le sondage exprime, encore une fois de manière très peu équivoque, l’attachement que les Québécois portent à la langue française «Ce qu’on entend très souvent, c’est que la question de la langue française n’intéresse plus personne et que c’est une question passéiste et ringarde. Le sondage nous dit l’inverse », poursuit-il.
Le sondage a été effectué fin mars auprès de 1021 résidents du Québec âgés de 18 ans ou plus.