Le Devoir

France Le gouverneme­nt lance la réforme des institutio­ns

- JÉRÔME CARTILLIER à Washington SOFIA MISELEM à Matias Romero

Le président américain, Donald Trump, a ordonné mercredi l’envoi immédiat de la Garde nationale à la frontière avec le Mexique pour contenir l’immigratio­n clandestin­e et accroître la pression sur son voisin du Sud.

Quelques heures plus tôt, la caravane de plus de 1000 migrants d’Amérique centrale qui traversait le Mexique en direction des États-Unis, afin d’y entrer clandestin­ement, avait renoncé, dépassée par son ampleur.

C’est précisémen­t un reportage sur cette caravane qui avait poussé le président septuagéna­ire à monter en première ligne sur ce thème ces derniers jours, salves de tweets à l’appui.

Son gouverneme­nt s’est immédiatem­ent félicité de l’abandon du projet. « Le président a été très clair sur le fait que cette caravane devait être stoppée avant d’arriver à notre frontière, ses efforts ont été couronnés de succès », a souligné le ministre de la Justice, Jeff Sessions.

Le gouverneme­nt a par ailleurs annoncé l’envoi de la Garde nationale pour aider les services des gardes-frontières. « Nous espérons que ce déploiemen­t débutera immédiatem­ent », a précisé Kirstjen Nielsen, secrétaire à la Sécurité intérieure.

Corps de réserve de l’armée américaine, la Garde nationale est déjà intervenue à la frontière en 2010, sur ordre de Barack Obama, ainsi qu’en 20062008 sous George W. Bush.

«La menace est réelle», a martelé le secrétaire à la Sécurité intérieure pour expliquer cette décision, mettant en exergue « des niveaux inacceptab­les de trafic de drogue, de dangereux gangs et d’immigratio­n illégale […] à notre frontière sud ».

Le président américain a semble-t-il pris son gouverneme­nt par surprise mardi en annonçant, à l’occasion d’un déjeuner avec les dirigeants des pays baltes, qu’il souhaitait que l’armée «protège la frontière» tant que le mur qu’il a promis en campagne, mais qu’il peine à faire sortir de terre, n’aura pas été érigé.

Mexico, dernier arrêt

Partie le 25 mars de Tapachula, à la frontière du Guatemala, la caravane, qui comprend des femmes, des enfants et des personnes âgées, se trouve depuis le début de la semaine sur un terrain de sport à Matias Romero, au coeur d’une région montagneus­e de l’État d’Oaxaca, au sud.

Selon Rodrigo Abeja, l’un des leaders du groupe, 80 % de ces personnes viennent du Honduras, les autres du Guatemala, du Salvador et du Nicaragua.

«Notre travail va se terminer à Mexico», a déclaré à l’AFP Irineo Mujica, le responsabl­e de l’ONG Peuple sans frontières qui encadrait le groupe, tout en soulignant que les personnes qui voudraient continuer jusqu’à la frontière devraient «le faire par leurs propres moyens».

L’ONG Peuple sans frontières organise depuis 2010 le même type de caravane pour dénoncer le sort des migrants qui traversent le Mexique en proie à de nombreux dangers, entre des cartels de la drogue qui les kidnappent ou les tuent et des autorités qui les rançonnent.

Mais elle reconnaît avoir été dépassée par la taille de cette caravane cette année.

Sur les 1500 personnes qui la composaien­t à l’origine, un peu plus de 300 ont préféré prendre le train de marchandis­es La Bestia en direction du nord.

«Il y a trop d’enfants qui voyagent, 450 environ, il y a de nombreux bébés, et monter dans le train, comme on le faisait avant, serait une folie», a expliqué M. Mujica.

Selon le responsabl­e de l’ONG, Irineo Mujica, la plupart des clandestin­s devraient rester au Mexique, près de la moitié d’entre eux ayant de la famille dans ce pays.

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