Je rêve d’un autre 8 mars !
Le 8 mars est la journée par excellence pour mesurer le formidable chemin parcouru par les femmes vers la nécessaire parité entre les sexes. Cette année, on soulignera avec raison que les femmes sont encore exposées aux diverses formes de violence ou d’agression sexuelles. Il est plus que temps d’un changement véritable dans les rapports intimes entre personnes.
On mesurera aussi l’avancement des femmes par le nombre de ces dernières à traverser le plafond de verre des emplois occupés par des hommes. On célébrera avec raison le nombre croissant de femmes maires, ingénieurs, économistes, à la haute direction, en haute finance, membres de conseil d’administration, ministres, etc.
Je suis heureux de contribuer à la nécessaire évolution des mentalités vers l’égalité des sexes. Mais je rêve d’un autre 8 mars. En effet, la mesure de l’évolution de l’équité continue à se mesurer par rapport aux hommes: évolution des écarts salariaux entre les femmes et les hommes ; nombre de femmes occupant des emplois traditionnellement identifiés aux hommes. Bien qu’importantes et pertinentes, ces unités de mesure ont pour effet de dévaloriser les emplois généralement occupés par des femmes.
Cette dévalorisation se voit notamment à travers de nécessaires initiatives du type « chapeau les filles », dont la mission est notamment d’encourager les jeunes femmes à s’inscrire à un programme de formation dans un domaine scientifique qui mène à l’exercice d’un métier traditionnellement masculin.
Quel mal y a-t-il à vouloir s’engager dans des domaines « féminins », à souhaiter une carrière scientifique dans les domaines de la nutrition, de l’orthophonie, de l’ergothérapie, de la physiothérapie, de l’éducation, de la psychologie, des sciences infirmières?
Si on veut réellement travailler à la parité entre les sexes et améliorer les relations entre les hommes et les femmes, un autre train de mesures s’impose.
Je rêve du jour où nos gouvernements déploieront efforts et argent afin de valoriser les emplois « dits féminins » auprès des gars. Je rêve d’un 8 mars où on mesurera aussi l’avancée vers cette équité par la progression du nombre d’hommes qui s’engagent dans des domaines dits féminins. Je rêve d’un 8 mars où il ne sera plus question de domaines masculins ou féminins. Ce jour-là, il sera alors possible d’espérer une véritable égalité entre les sexes. Paul-Guy Duhamel Diététiste-nutritionniste