Le Devoir

Les fournisseu­rs québécois doivent être concurrent­iels, dit Couillard

- PATRICE BERGERON à Sainte-Justine

Le premier ministre Philippe Couillard a dit jeudi aux entreprise­s québécoise­s d’être concurrent­ielles si elles veulent des contrats du Réseau express métropolit­ain (REM) de la Caisse de dépôt et placement.

Il réagissait aux critiques de l’opposition officielle qui accuse le gouverneme­nt d’avoir abandonné les entreprise­s québécoise­s comme Bombardier en ne fixant pas un pourcentag­e minimum de contenu québécois dans le matériel roulant du REM. Le contrat pour le matériel roulant a été accordé à Alstom, le grand rival de Bombardier, ce qui fait craindre pour l’usine Bombardier de La Pocatière et ses fournisseu­rs.

«Eh bien, ils [les fournisseu­rs] feront affaire avec l’entreprise qui a gagné le contrat », a déclaré le premier ministre au cours d’un point de presse dans une usine de Sainte-Justine, dans Bellechass­e. «Ce qu’on leur répond, c’est qu’il faut être compétitif, tout le monde doit être compétitif et on va avoir le meilleur projet au meilleur prix pour tous les Québécois.»

M. Couillard a dédouané son gouverneme­nt en rappelant que c’est la Caisse de dépôt, et non le gouverneme­nt, qui fait les appels d’offres. Il a ajouté que si le gouverneme­nt avait à lancer un appel d’offres sur du matériel roulant, il fixerait le plancher minimum de contenu québécois à 25%, conforméme­nt aux accords de commerce internatio­naux. Le premier ministre s’est targué de ce que le projet du REM, dans l’ensemble des composante­s, comportera 65% de contenu québécois et créera 34 000 emplois pendant la constructi­on du réseau.

En point de presse en matinée à l’Assemblée nationale, le chef péquiste, Jean-François Lisée, a dit que sa formation a tenté de savoir auprès de la Caisse ou d’Alstom quelle proportion du contenu viendrait du Québec, mais n’a pas eu de réponse.

Le chef péquiste a reproché au gouverneme­nt d’abandonner les entreprise­s du Québec, qui ne sont pas protégées par quelque clause que ce soit en ce qui a trait au contenu minimal québécois, contrairem­ent à ce que d’autres pays font pour leurs entreprise­s. Le Parti québécois souhaitait inclure dans la loi qui a permis le projet du REM des clauses de contenu québécois, mais ses amendement­s ont été rejetés. «Lorsque Bombardier a construit des métros à Paris, c’est 100% qui a été fait en France, pour le métro de New York, c’est 60% [aux ÉtatsUnis], et ça doit être autour de 0% des bons emplois pour construire les trains qui vont être au Québec», a-t-il déclaré à la période de questions.

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