André Fortin suggère aux policiers de revoir leurs pratiques
Aux policiers qui déplorent l’inapplicabilité des dispositions du Code de la sécurité routière (CSR) sur l’emportiérage et le corridor de dépassement des cyclistes, le ministre des Transports a répliqué jeudi qu’ils n’ont qu’à être «présent[s] dans des zones où les gens se stationnent en parallèle de façon plus régulière ».
«Les policiers font leurs choix, à savoir ce qui est plus important pour eux et où ils ont le plus d’impact», a déclaré André Fortin à l’Assemblée nationale.
Le Devoir a révélé jeudi que les policiers peinent à appliquer les plus récentes dispositions du CSR, qui concernent l’emportiérage et l’obligation de respecter un corridor d’un minimum d’un mètre lors du dépassement d’un cycliste. Depuis deux ans, ils n’ont remis qu’une poignée de contraventions aux automobilistes qui mettent la sécurité des cyclistes en péril: le nombre de constats remis sur le territoire de la Sûreté du Québec ou à Longueuil, à Laval et à Gatineau atteint tout au plus la dizaine, quand il ne frôle pas le zéro.
« J’ai entendu les policiers dire […] que c’est difficile d’être toujours au bon endroit», a commenté le ministre, avant d’insister sur l’importance d’inclure les dispositions visant à protéger les cyclistes dans le CSR malgré tout. «Que le policier soit toujours à l’endroit où une personne ouvre la porte, vous comprendrez que c’est particulièrement difficile, effectivement. Mais on a un devoir de mettre des dispositions légales », a-t-il dit.
«On peut faire de la surveillance policière pour la vitesse, on peut faire de la sur veillance policière pour des infractions liées aux intersections», a-t-il rappelé, en reconnaissant que ce type d’opération est « peutêtre plus facile à faire ». L’enjeu de l’emportiérage demande «d’être présent dans des zones où les gens se stationnent en parallèle de façon plus régulière », a-t-il suggéré.
Le ministre a aussi envoyé un message à l’Association des directeurs de police du Québec, qui lui reproche de vouloir forcer l’identification des personnes qui n’ont commis aucune infraction avec sa réforme du CSR. «On pense que les dispositions du projet de loi donnent aux policiers tous les outils nécessaires pour que les gens s’identifient», a-t-il déclaré.