Tramway : Labeaume défend son silence en campagne électorale
Le maire de Québec, Régis Labeaume, se défend d’avoir tu ses intentions en ne mentionnant pas son projet de tramway durant la campagne électorale et assure que le projet n’est revenu au programme que tout récemment.
«Ça n’a pas fait partie de nos hypothèses pendant la campagne. C’est après», a-t-il répondu aux nombreuses questions des journalistes sur ce sujet lundi. Le tramway, assure-t-il, est désormais une « hypothèse très sérieuse ».
Rappelons que, pendant la campagne électorale, le maire n’a jamais voulu préciser la nature du «moyen de transport structurant» qu’il préconisait pour réduire la congestion dans la ville de Québec. Jusqu’à ce qu’il annonce la semaine dernière que le projet abandonné faisait de nouveau partie des plans.
Lundi, il a par ailleurs reconnu que c’est lui qui en a parlé le premier au gouvernement de Philippe Couillard récemment et non le contraire, comme plusieurs l’avaient compris la semaine dernière. «Le premier ministre voulait quelque chose de technologiquement moderne. […] J’ai mis de l’avant le tramway, puis ça a cliqué.»
Impossible toutefois d’en savoir plus sur l’échéancier et les délais d’ici à ce qu’un plan clair soit dévoilé. Le maire demande qu’on lui donne plus de temps.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que Régis Labeaume s’intéresse au tramway. En 2011, le tramway était au coeur de son projet de mobilité durable. Il l’avait par contre mis de côté en 2015 au profit du Service rapide par bus (SRB), un projet moins coûteux qui a été abandonné à son tour en avril dernier.
L’administration Labeaume semble par ailleurs vouloir miser sur un tracé différent de celui qu’il préconisait pour l’ancien projet de tramway. Ainsi, le système de transport sur rails ne passerait plus par le boulevard Charest.
Un scénario qui se rapproche drôlement de celui défendu par Anne Guérette et Démocratie Québec pendant la campagne, a fait remarquer Jean-François Gosselin de Québec 21.
«Ce que j’entends du maire, ça commence à ressembler au projet de Démocratie Québec», a-t-il dit. «Je [ne] pouvais pas me douter qu’un mois après l’élection, il nous arriverait avec le projet de notre adversaire. »
Pas de référendum
Selon M. Gosselin, l’administration Labeaume devrait soumettre le projet à un référendum lorsque le plan sera plus clair. «On va aller en référendum, on va décider si on le fait ou pas et après ça on va passer à autre chose. »
Une suggestion qu’a rejetée d’emblée le maire. «C’est le propre d’une certaine droite de nier l’évidence», a-t-il dit. «Les gens savaient qu’on avait un projet structurant, d’autres ne voulaient pas d’un projet structurant et ils ont pris des décisions. »
Chez Démocratie Québec, on a néanmoins tendu la main au maire. «Nous sommes prêts à collaborer parce que nous estimons qu’il est temps de passer au XXIe siècle», a dit le conseiller Jean Rousseau.
Le président du parti, Mbaï-Hadji Mbaïrewaye, a toutefois déploré le manque de transparence de Régis Labeaume pendant la campagne. «C’était l’enjeu principal des élections, le transport en commun. Les électeurs méritaient davantage de transparence et ils n’ont pas eu toute l’information requise. »