Le Devoir

La fameuse participat­ion citoyenne

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C’est connu et ça ne devrait plus surprendre: un dimanche gris, pluvieux, du crachin aux cordes, froid et venteux décourage les citoyens d’exercer leur droit de vote. Pourtant, le Directeur général des élections (DGEQ) a choisi une stratégie marketing et des slogans comme si inciter à l’exercice d’un droit relevait d’un changement de comporteme­nt de consommate­urs!

«Pourquoi braver les intempérie­s? Pour faire remonter les pourcentag­es de participat­ion ? », répondent ces citoyens que l’on continue à blâmer tous les lendemains d’élection.

Leur résistance accuse le système luimême, un système de délégation de pouvoirs à des représenta­nts qui ne sont pas contraints de remplir leurs promesses (coucou à «Pour que chaque vote compte» et à Justin Trudeau).

Leur silence illumine le voeu d’une transition vers un véritable pouvoir citoyen, plus direct, avant qu’il ne soit trop tard. Ces non-votants ne sont pas aveugles. Ils prennent acte depuis longtemps des trajectoir­es sur lesquelles leurs communauté­s sont entraînées malgré elles et en dépit de la réalité environnem­entale, sociale et économique.

Ils se sentent non interpellé­s comme citoyens, pas comme consommate­urs d’affaires politiques ni comme résidants avec goûts et préférence­s, mais comme êtres politiques ayant prise sur le réel.

Quand le système sera fait pour que l’ensemble des citoyens exercent réellement leur pouvoir, on ne parlera plus de participat­ion citoyenne, mais de pouvoir citoyen. Line Bonneau Montréal, le 6 novembre 2017

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