Le Devoir

Quand les Predators devaient enseigner le hockey à Nashville

À ses débuts, l’équipe organisait des sessions d’introducti­on dans une petite salle de théâtre à l’intention de ses partisans

- TERESA M. WALKER à Nashville

Terry Crisp déplore que Pete Weber et lui n’aient pas enregistré leurs sessions de «Hockey 101» mises sur pied durant les premiers moments de l’existence des Predators de Nashville.

Les responsabl­es du club d’expansion de la Ligue nationale de hockey avaient demandé à Crisp et Weber, le premier duo de commentate­urs de l’histoire de l’équipe, d’enseigner les règles du hockey à un public plus familier avec un sac du quart ou avec l’importance de l’économie de carburant lors d’une épreuve de la série NASCAR.

Les Predators ont organisé des sessions dans une petite salle de théâtre devant des gens qui, pour la plupart, avaient vu des parties uniquement à la télé ou des rencontres des ligues mineures lors desquelles les participan­ts excellaien­t dans l’art de se battre.

Selon Crisp, un ancien joueur et entraîneur-chef dans la LNH, Weber et lui rigolent encore lorsqu’ils songent aux changement­s de trios qui, aux yeux de ces nouveaux amateurs, ressemblai­ent à des exercices d’évacuation lors d’incendies.

«Peu importe le nombre de fois que nous l’avons expliqué, peu importe comment nous tentions de l’expliquer, ils ne parvenaien­t pas à comprendre, a raconté Crisp, vainqueur de deux coupes Stanley à titre de joueur et d’une autre comme entraîneur-chef.

«Pete et moi aurions dû écrire tout ça! C’était amusant et nous tentions de rendre la chose éducative. »

« Pete et moi aurions dû écrire tout ça ! C’était amusant et nous tentions de rendre la chose éducative. Terry Crisp, premier commentate­ur avec Pete Weber de l’histoire de l’équipe

Leçons apprises

Les amateurs ont bien appris les leçons, et leur équipe a servi des cliniques de hockey à ses adversaire­s, permettant aux Predators de se qualifier pour leur toute première grande finale depuis leur inclusion dans la LNH en 1998-1999.

La frénésie à «Smashville» devrait atteindre un niveau inégalé samedi alors que les Predators seront les hôtes du troisième match de la finale — une autre première de leur histoire — que les Penguins mènent 2-0.

La fierté n’épargne pas les vedettes de la musique country et les autres athlètes profession­nels.

D’ailleurs, la grande question est de savoir l’identité de l’interprète de l’hymne national des États-Unis. Carrie Underwood, l’épouse du capitaine Mike Fisher, a lancé le bal avant la troisième rencontre de la série de premier tour contre les Blackhawks de Chicago. Luke Bryan, Keith Urban et Trisha Yearwood — avec son mari, Garth Brooks, tout près de la patinoire — ont emboîté le pas.

Dans un État où aucune équipe profession­nelle n’a remporté le championna­t de sa ligue, les Predators méritent aussi le soutien d’athlètes locaux tels le bloqueur Taylor Lewan, des Titans du Tennessee, de la NFL, et l’avant Brandan Wright, des Grizzlies de Memphis, de la NBA. Le golfeur Brandt Snedeker a même amené le trophée emblématiq­ue de la Coupe Ryder lors d’un match éliminatoi­re plus tôt cette année.

«Je ne travaille pas pour la Chambre de commerce, mais je vous l’assure: vos amis et vous ne regrettere­z jamais une visite à Nashville pour voir un match de hockey, a déclaré le directeur général des Predators, David Poile. L’ambiance est extraordin­aire. C’est incomparab­le. Il ne se fait rien de mieux dans le monde du sport en ce moment.»

Pas si mal pour une organisati­on qui, jadis, remettait des écouteurs aux détenteurs d’abonnement­s de saison pour entendre l’explicatio­n des règles du jeu pendant les matchs et qui a participé aux séries éliminatoi­res pour la première fois en 2004.

Dix ans après que le premier propriétai­re, las de perdre des millions, eut décidé de vendre son équipe, les Predators ont joué 58 matchs d’affilée à guichets fermés. Et l’électricit­é autour de Nashville est indescript­ible, affirme Lewan. «Si les Preds font le travail, ce pourrait être un endroit extraordin­aire pour le sport. Nous sommes tous excités.»

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