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Le culte du bain thermal tel que pratiqué dans ce district de Taipei célèbre une tradition nippone, l’onsen
Cinquante ans d’administration japonaise ont laissé leurs traces à Taïwan. Entre 1895 et 1945, l’influence des occupants s’est faufilée dans les infrastructures, l’agriculture, la gastronomie, et jusqu’à l’exploitation des sources d’eaux thermales de l’ex-Formose.
Le Bureau de tourisme rappelle que Taïwan compte plus de 100 sources d’eaux chaudes du fait de son système volcanique actif. Situé à moins d’une heure de métro du centre-ville de Taipei, Beitou (prononcez «béto»), un haut lieu de thermalisme, nous propose un bon bain d’histoire.
Au Musée des sources chaudes, un joli bâtiment de style victorien, on apprend que, si les habitants avaient autrefois coutume de se baigner dans les chutes de la rivière Beitou, là s’arrêtait leur expérience de thermalisme. En découvrant les sources, les Japonais, eux, ont vu l’occasion de doter la ville d’onsen tels qu’ils les connaissaient: c’est-à-dire des lieux où on se détend entre hommes ou entre femmes après s’être soigneusement récuré. Les bains publics de Beitou seront ainsi inaugurés en 1913 dans ce qui est aujourd’hui le musée.
Non loin de cet édifice, des bains publics extérieurs, accessibles à tous, ont été aménagés dans la rivière. L’endroit est agréable, car on s’installe sur des rochers naturels pour tremper, mais l’ennui, c’est que le bain est mixte, ce qui oblige le port d’un maillot.
Qu’à cela ne tienne: plusieurs hôtels jalonnant la rivière ou situés à proximité de la vallée géothermale ont leurs propres bassins, où l’on peut prendre les eaux à la japonaise et sans obligatoirement loger sur place.
Membre du regroupement Relais & Châteaux, Villa 32 est sans nul doute le plus bel établissement de tous. Univers de pierre, de bois, d’eau et de verdure, il compte cinq chambres, chacune disposant de son propre bassin thermal. Il comprend aussi un spa, une zone thermale privée que des amis ou des parents pourraient vouloir réserver et deux aires publiques, pour hommes ou femmes.
Cette dernière a son propre jardin, une pièce dite «zen» au sol couvert de tatamis où méditer, une autre où faire la sieste, une autre encore avec vue sur la vallée géothermale et sa source couleur émeraude de laquelle émane une dense vapeur.
Sous les arbres, huit bassins remplis de l’eau des sources voisines constituent une sorte de «chemin de trempettes» à températures variées. On en sort ragaillardi et reconnaissant aux Japonais d’avoir instauré cette tradition, et plus encore aux Taïwanais de l’avoir fait perdurer.