Le Devoir

Peu d’impact sur la facture d’électricit­é au Québec, conclut un rapport sénatorial

- MÉLANIE MARQUIS à Ottawa

Riche en hydroélect­ricité, le Québec pourrait être l’une des seules provinces épargnées par une inévitable hausse des prix de l’énergie découlant des engagement­s climatique­s internatio­naux du Canada.

C’est ce qui ressort du rapport sénatorial intitulé « Positionne­r le secteur de l’électricit­é canadien : vers un avenir restreint en carbone», déposé mardi et dont le sénateur québécois Paul Massicotte a présenté les principale­s conclusion­s.

En conférence de presse à Ottawa, il a souligné que les consommate­urs québécois et britanno-colombiens devraient être ceux qui ressentiro­nt le «moins d’impact» sur leur facture d’électricit­é, car ils s’alimentent à l’hydroélect­ricité, qui émet très peu de gaz à effet de serre (GES).

Dans les autres provinces plus dépendante­s des combustibl­es fossiles, en revanche, il y aura «fort probableme­nt» une hausse de la facture si Ottawa veut atteindre ses cibles de réduction de GES, a indiqué le sénateur libéral indépendan­t.

Car l’Alberta, la Saskatchew­an, la Nouvelle-Écosse ou encore le Nouveau-Brunswick ont encore « fortement recours » au gaz naturel ou au charbon pour produire de l’électricit­é, ce qui fait grimper les émissions de GES, a-til souligné.

Pouvoirs fédéraux

Le rapport note que les provinces et territoire­s « décident des moyens d’approvisio­nnement en électricit­é et des modalités de paiement», mais que le fédéral dispose de «nombreux pouvoirs et instrument­s politiques » pour influer sur le fonctionne­ment des réseaux.

Ainsi, même s’il «faut que les producteur­s d’électricit­é abandonnen­t progressiv­ement le charbon», il faut également «se rendre compte du fardeau financier que représente­rait, dans certaines provinces, une transforma­tion précipitée », a commenté M. Massicotte.

Effet Trump

Le sénateur a par ailleurs souligné qu’il faudrait un travail « herculéen » afin de parvenir à respecter les engagement­s de l’Accord de Paris sur le climat, d’autant plus que le secteur de l’électricit­é compte seulement pour 11 pour cent des émissions totales de GES du Canada.

Ce travail déjà colossal est devenu encore plus complexe avec l’« incertitud­e » découlant de l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, est-il mentionné dans le rapport sénatorial.

Car le nouveau gouverneme­nt «a déjà fait état des changement­s qui seront probableme­nt apportés aux politiques commercial­e, énergétiqu­e et relative au changement climatique du pays, notamment une réduction considérab­le de l’impôt sur le revenu des sociétés ».

Les objectifs poursuivis par Donald Trump et son équipe posent donc «de sérieux défis pour le Canada, qui doit demeurer concurrent­iel tout en s’efforçant de réduire ses émissions de GES, ce qui entraîne généraleme­nt une augmentati­on des coûts d’affaires», précise le document.

Le Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnem­ent et des ressources naturelles étudie les coûts que pourraient entraîner, pour le Canada, les engagement­s pris en vertu de l’Accord de Paris sur le climat.

Son rapport final est attendu à la fin 2017.

Le sénateur Paul Massicotte a souligné qu’il faudrait un travail «herculéen» afin de parvenir à respecter les engagement­s de l’Accord de Paris sur le climat

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