Un bon produit, plus qu’une bonne histoire
Cette popularité qui attire plus de nouveaux éleveurs comporte un risque de glissement, croit Gert Janssens.
« Les gens doivent offrir un produit et pas juste une histoire. J’en vois qui achètent des porcelets au printemps. Ils les mettent dehors, prennent des belles photos et les vendent deux ou trois fois le prix dix semaines après. On doit faire un peu plus que ça pour vendre un bon produit. Nous, ici, on travaille beaucoup sur la génétique pour offrir une viande qui goûte différent », partage M. Janssens. Ce dernier dit que l’élevage, même à l’extérieur, a ses exigences. « Les cochons dehors, c’est nice et je suis pour ça, mais il faut que ce soit bien fait. Une journée comme aujourd’hui, c’est trop chaud, on ne laisse pas les cochons en plein soleil. On les garde à l’intérieur, à l’ombre avec de la ventilation », donne-t-il en exemple.
L’agriculteur conseille aussi aux nouveaux éleveurs de commencer tôt à se réserver une place dans un abattoir. Autrement, ils pourraient vivre de mauvaises surprises l’automne venu. Il rappelle que l’an dernier, certains abattoirs débordaient, ce qui a obligé des éleveurs à garder leurs porcs jusqu’à la mi-janvier. Sa ferme n’a pas ce problème, puisque le fait de livrer des bêtes à un rythme constant tout au long de l’année lui assure une place à l’abattoir.
Même avec une production de 1 000 porcs, Gert Janssens et sa conjointe n’arrivent pas à répondre à la demande des clients. Et la viande de porc au pâturage continuera de séduire les consommateurs, croit M. Janssens. Ce dernier demeure cependant prudent. « La wave de la COVID va durer encore un peu, mais je pense qu’il va y avoir une baisse », appréhende-t-il.