Ce qu’il faut pour réussir dans les fleurs…
Ce n’est pas tout de cultiver des fleurs; il faut avoir le sens du beau, mentionne Raphaëlle Noirjean. « C’est du luxe, les fleurs. Il faut créer un désir chez le client et qu’il soit estomaqué par les bouquets. Ça prend de la créativité et le désir de se réinventer, année après année », insistet-elle. L’enseignant Pierre-Antoine Gilbert souligne pour sa part l’importance de la gestion. « Le rêve agricole et la réalité agricole, c’est parfois très différent. Pour ne pas se mettre à risque financièrement, il faut acquérir le pouce vert, mais le nerf de la guerre, c’est la gestion. Est-ce que je produis à perte ou je me tire un revenu? Quelqu’un qui n’a pas d’expérience en gestion doit aller se chercher une formation », dit-il.
Une régie précise
La culture de fleurs peut s’effectuer à petite échelle, sans grands investissements, comme en agriculture urbaine.
Pour une production sur une plus grande surface, il est recommandé de prendre de l’expérience, notamment un stage sur une petite ferme maraîchère reconnue pour être efficace et rentable. Les tâches, le rythme de travail et les notions de productivité au mètre carré s’y ressembleront beaucoup. Pierre-Antoine Gilbert explique que les fleurs coupées ou comestibles sont hautement périssables. « Personne n’achète de fleurs flétries. De la récolte à la livraison, c’est important de respecter la chaîne de froid et d’offrir des fleurs fraîches qui dureront », ajoute l’enseignant.
Finalement, ne pas sous-estimer le financement, qui semble plus ardu à trouver pour une ferme non conventionnelle comme celle des fleurs coupées. « À La Financière [agricole du Québec], ils ont bien ri quand on a dit qu’on voulait un prêt pour exploiter deux acres de fleurs. On ne rentrait dans aucune de leurs cases. Nous avons dû toquer à un nombre de portes incalculable pour finalement réussir à lever 175 000 $ », raconte Raphaëlle Noirjean.