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Mieux détecter la bronchopne­umonie chez les veaux lourds

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DRE JULIE BERMAN, M.V. DR DAVID FRANCOZ, M.V. DR SIMON DUFOUR, M.V. DR SÉBASTIEN BUCZINSKI, M.V.

Maladie omniprésen­te, la bronchopne­umonie chez les veaux lourds exige l’utilisatio­n d’antibiotiq­ues et entraîne des pertes économique­s majeures.

Une détection précoce de la maladie est essentiell­e pour pouvoir mettre en place rapidement un traitement efficace. Cette détection nécessite d’être spécifique afin de traiter uniquement les animaux réellement malades pour ainsi optimiser l’utilisatio­n des antibiotiq­ues et réduire le risque d’émergence de résistance.

Parmi les tests disponible­s, l’interpréta­tion des signes cliniques observés est la démarche la plus couramment utilisée au quotidien. Plusieurs signes cliniques sont évocateurs de bronchopne­umonie chez un veau : La présence d’écoulement nasal; La présence d’écoulement oculaire; Les oreilles tombantes pouvant être associées à une tête penchée; La présence de toux;

De la difficulté à respirer;

La fièvre (températur­e rectale ≥ 39,5 °C). Malheureus­ement, il n’est pas toujours facile de reconnaîtr­e ces signes. De plus, leur interpréta­tion pour conclure à la présence de bronchopne­umonie peut varier selon les évaluateur­s. Une standardis­ation de l’interpréta­tion de ces signes cliniques est donc nécessaire pour rendre ce test plus objectif et plus performant.

Élaboratio­n d’un score clinique

Notre équipe de recherche a donc filmé les signes cliniques de 800 veaux lourds dans 80 lots différents. Dans un premier temps, des vidéos isolant chaque signe clinique ont été présentées à différents évaluateur­s (six vétérinair­es, six technicien­s et six producteur­s) afin de déterminer l’accord de chacun pour juger de la présence et de la sévérité de chaque signe clinique chez un veau. La toux et la position des oreilles étaient les signes pour lesquels les évaluateur­s étaient le plus en accord.

La présence de ces signes chez un veau a ensuite été comparée à celle de la maladie estimée à l’aide d’une échographi­e du poumon et du dosage sanguin de l’haptoglobi­ne (marqueur inflammato­ire). Cette comparaiso­n a abouti à l’élaboratio­n d’un score clinique.

Avec ce score, dans une population fictive avec 15 % des veaux atteints de bronchopne­umonie, si un veau présente un score positif, il a plus de 80 % de chances d’avoir la maladie. À l’inverse, si cette combinaiso­n de signes est absente, il a plus de 85 % de chances de ne pas avoir de bronchopne­umonie. Son exactitude au niveau individuel est cependant plus faible.

À l’échelle du lot, sur un échantillo­nnage aléatoire de 10 veaux, la présence de 3 veaux ou plus ayant obtenu un résultat positif à ce score permet de conclure qu’un lot a plus de 90 % de chances d’être à risque (c’est-à-dire avec ≥ 10 % de veaux atteints). À l’inverse, si seulement 1 ou 2 veaux ont obtenu un résultat positif, le lot a plus de 95 % de chances de ne pas être à risque.

Ce score simple et interpréta­ble similairem­ent par tout le monde permettra une meilleure détection des lots de veaux lourds à risque de bronchopne­umonie.

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Une détection précoce de la bronchopne­umonie chez les veaux lourds est essentiell­e pour pouvoir mettre en place rapidement un traitement efficace.

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