Activistes véganes sous injonction
La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) est le chien de garde de nos terres cultivables. Une trentaine de fois pourtant, au fil des ans, Québec en a invalidé les décisions pour des projets souvent controversés. Un modèle à revoir ?
Devant la menace d’une action de perturbation prévue le 9 février par le groupe animaliste Direct Action Everywhere (DxE) Montréal, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a obtenu vendredi une injonction provisoire qui devait empêcher les activistes de s’introduire dans une ferme durant le week-end.
Devant la cour supérieure, l’UPA a obtenu contre les activistes, et toute personne ayant connaissance de la chose, une injonction leur ordonnant « de ne pas se trouver à moins de 500 mètres d’un bâtiment ou d’un lieu d’élevage ou sur toute propriété appartenant à ou exploitée par un producteur agricole du Québec », sans autorisation.
L’UPA a plaidé avec insistance « l’urgence » d’agir pour protéger l’ensemble des producteurs, après qu’une douzaine d’activistes du groupe animaliste furent entrés par effraction dans la Ferme Porgreg à Saint-Hyacinthe, le 7 décembre, et eurent occupé les lieux pendant plus de sept heures.
Sur la page Facebook de l’événement qui était annoncé pour le 9 février par DxE Montréal, on retrouvait une photo des activistes qui tiennent des porcelets entre leurs mains, a signalé l’Union dans sa demande. Aucun détail sur le lieu ni le type d’endroit où cette action allait se dérouler n’avait été divulgué par le groupe. On y indiquait seulement que le rendez-vous aurait lieu entre 16 et 17 h. « Par conséquent, toutes les installations et les lieux d’élevage au Québec sont à risque et susceptibles d’être la cible des défendeurs le 9 février 2020, avec les conséquences désastreuses pour leur survie », a-t-on stipulé dans la demande d’injonction.
Rappelons qu’il y a deux semaines, la copropriétaire de la Ferme Porgreg, Josiane Grégoire, a fait part lors du conseil général de l’UPA de plusieurs problèmes de santé et d’un nombre élevé de cas de mortalité au sein de son élevage à la suite du passage des activistes dans sa porcherie.
Risques de récidives
Les onze militants associés à DxE Montréal qui ont plaidé non coupables aux accusations d’entrée par effraction dans le but de commettre un méfait et d’entrave au travail d’un policier étaient personnellement visés par cette injonction provisoire.
L’UPA a rappelé dans sa demande d’injonction les propos qu’avait tenus l’une des onze activistes, Jenny McQueen, à la sortie de sa comparution au palais de justice de Saint-Hyacinthe, le 27 janvier. « C’était vraiment très puissant d’être tous dans la salle de cour, debout, et de tous plaider non coupables », avait-elle déclaré à La Terre.