Achat de F. Ménard : le champ est libre pour la Coop
Le Bureau de la concurrence du Canada donne le feu vert à l’acquisition de l’entreprise F. Ménard par un autre géant de la production et de la transformation porcine au Québec, La Coop fédérée.
Le 9 juillet, la Coop et F. Ménard avaient annoncé la conclusion d’une entente d’acquisition. La rumeur d’une telle alliance courait depuis l’automne 2018. La transaction, dont le montant n’a pas été dévoilé, devrait être conclue le 6 janvier.
La Coop et ses filiales Olymel et Sollio Agriculture mettent donc la main sur tous les actifs de l’entreprise F. Ménard dans le secteur du porc et des meuneries. Ceux-ci comprennent notamment des fermes porcines, des établissements de transformation et de surtransformation de viande de porc, deux commerces spécialisés dans le domaine de la boucherie, une flotte de transport de même que deux meuneries. La filière avicole de F. Ménard demeure dans la famille.
Avec une production excédant le million de porcs par année, F. Ménard contrôle plus de 15 % du marché québécois, au 2e rang derrière Olymel. F. Ménard possède quelque 250 sites de production de même que l’Abattoir Agromex, d’Ange-Gardien.
Croissance
La formation de ce nouveau géant vient confirmer le statut de la Coop de plus importante entreprise agroalimentaire au Québec et de premier producteur de porcs au Canada. « Cette acquisition vient renforcer notre capacité à nous mesurer à des entreprises de taille mondiale et à consolider notre place sur les marchés domestiques et internationaux », a réagi le président de la Coop fédérée, Ghislain Gervais.
Pour le président-directeur général d’Olymel, Réjean Nadeau, les perspectives de croissance découlant de cette transaction s’avèrent « emballantes ».
Au cours des dernières années, Olymel s’est déjà porté acquéreur de deux autres concurrents, soit ATrahan Transformation et les Aliments Lucyporc. Aux termes de cette nouvelle acquisition, le Québec ne comptera plus que trois grands joueurs de l’abattage de porcs avec les entreprises Olymel, DuBreton et Aliments Asta.
En juillet, les Éleveurs de porcs du Québec se disaient persuadés que la transaction n’aurait pas impact sur les producteurs grâce à la mise en marché collective qui leur garantit un prix reflétant le marché. Aujourd’hui, cette vente suscite des inquiétudes et des interrogations chez plusieurs acteurs de la filière porcine, note l’organisation.