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La cause devant la Régie

- La Régie devra trancher la question de la hausse de la production hors quota dans les oeufs, le poulet et le dindon. J.M.

La Régie des marchés agricoles et alimentair­es du Québec (RMAAQ) entendra la demande de l’Union paysanne (UP), qui réclame une augmentati­on de la production hors quota dans les oeufs, le poulet et le dindon.

À compter du 22 octobre, le tribunal a prévu neuf jours d’audiences, soit jusqu’au début novembre. L’UP sollicite de nouveaux plafonds de 2 000 poulets, de 300 pondeuses et de 300 dindons par ferme, par année, pouvant être produits sans détenir de quota. La limite actuelle se situe à 100 poulets, 99 pondeuses et 25 dindons.

La Fédération des producteur­s d’oeufs du Québec (FPOQ) s’oppose à cette requête. Le président de la FPOQ, Paulin Bouchard, considère que les demandes de l’UP ne constituen­t pas une solution viable à la problémati­que des circuits courts. « Pour satisfaire ces marchés, ça prend des programmes qui donnent des droits de produire, mais qui les encadrent sur la biosécurit­é et la protection des marchés », explique M. Bouchard. Son organisati­on profitera des audiences pour demander à la Régie d’officialis­er son projet pilote d’aide au démarrage de producteur­s d’oeufs dédiés à la vente directe. En place depuis 2016, le programme octroie un droit de produire d’un maximum de 500 pondeuses à cinq nouveaux agriculteu­rs par année.

Prudence

Pour leur part, les Éleveurs de volailles du Québec (EVQ) soulèvent des enjeux de biosécurit­é et de salubrité. Ils proposent ainsi de permettre à 10 nouveaux producteur­s par année de commercial­iser jusqu’à 2 000 poulets en circuits courts. Ces entreprise­s bénéficier­aient d’un accompagne­ment et devraient se soumettre aux normes de biosécurit­é du secteur. Ce projet pilote s’étalerait sur cinq ans, pour un total de 50 nouveaux élevages. « Notre projet démontre que nous avons de l’ouverture à approvisio­nner les marchés de proximité, mais nous demandons à la Régie d’être prudente. Au-delà des quotas, c’est une question de santé publique », affirme la directrice générale des Éleveurs, Marie-Ève Tremblay.

L’Associatio­n des détaillant­s en alimentati­on du Québec souligne l’importance de l’équité entre la vente directe aux consommate­urs et celle au détail, notamment à l’égard des normes de salubrité et de l’inspection.

Mécontent

L’UP voit dans ces audiences « une chance de faire avancer une cause paysanne » malgré « le déséquilib­re énorme entre les forces en présence ». Elle fait valoir qu’elle « devra assumer les frais de cette démarche, alors que les avocats des fédération­s, dont les moyens sont démesuréme­nt plus grands, sont rémunérés à même les cotisation­s des fermes », indique-t-elle dans un communiqué de presse. Le président de la FPOQ, Paulin Bouchard, assure qu’aucune somme provenant du Fonds de défense profession­nelle de l’Union des producteur­s agricoles (UPA) ne sera utilisée. Il ajoute que sa fédération tire son financemen­t des prélevés de mise en marché, perçus chez les entreprise­s qui possèdent un quota.

Dans le but de payer ses frais juridiques, l’UP a lancé une campagne de sociofinan­cement. À la fin septembre, les dons dépassaien­t les 5 600 $, sur un objectif de 15 000 $.

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