La Liberté

CE QU’ILS ONT À VOUS DIRE

La Liberté a posé 3 questions aux 4 candidats à la partielle de Saint-Boniface.

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À l’heure de passer sous presse, la date précise du passage aux urnes n’était pas encore connue.

Chacun de vous a exprimé son soutien pour le Bureau de l’éducation française. Comment y arriver?

Mamadou Ka : Je compte porter la position et le point de vue de la communauté autour de la table du caucus pour en discuter de manière plus approfondi­e. Je mettrai en exergue l’importance de ce poste pour l’éducation française au Manitoba.

Dougald Lamont : On commence par affirmer que l’éducation en français au Manitoba, c’est un droit. Le français au Manitoba est un atout, et non pas un coût.

Si élu, on va demander que le gouverneme­nt rétablisse le poste bilingue du sous-ministre adjoint, rétablisse les bourses pour les étudiant(e)s et l’assurances­anté pour les étudiants internatio­naux, assure que l’éducation reste accessible. On demandera également l’augmentati­on de l’investisse­ment pour l’éducation postsecond­aire, surtout pour développer une meilleure formation pour les enseignant­s en français, ainsi que d’augmenter des fonds pour la recherche.

On récolte ce qu’on sème. Investir dans l’éducation est un investisse­ment dans nos jeunes et dans notre avenir. Depuis 2015, le gouverneme­nt fédéral a augmenté les transferts au Manitoba de pas plus de 430 millions $.

Au lieu d’investir pour tous les Manitobain­s, M. Pallister a baissé ses propres impôts est s’est donné une hausse de salaire de 20 %, à un temps où il demande des compressio­ns budgétaire­s de 15 %.

Françoise Therrien Vrignon : À part m’opposer fortement et formelleme­nt aux coupures budgétaire­s à l’éducation, je vais pousser la réforme électorale. Près d’un siècle après que mes grands-parents cachaient leurs livres des inspecteur­s, l’éducation en français est toujours vulnérable. Malgré les lois que nous avons mises en place pour assurer l’épanouisse­ment de la francophon­ie, et la création de la DSFM et du BEF, nous sommes toujours à la merci des gouverneme­nts élus par un système brisé. Nous devons adopter un système électoral plus représenta­tif de nos valeurs. La clé est dans la prévention, et nous sommes une des dernières démocratie­s dans le monde qui n’a pas modifié son système électoral. Au lieu de se pencher sur comment maintenir l’intégrité du BEF, penchons-nous sur comment l’aider à développer son mandat dans un environnem­ent où sa pérennité ne sera plus jamais menacée. Je vais également activement sensibilis­er des groupes de parents, d’éducateurs, et d’élèves des écoles françaises, d’immersion et de core French pour faire de ces coupures un enjeu lors des élections provincial­es dans deux ans.

Blandine Tona : Le Bureau de l’éducation française est un des plus importants et anciens acquis de notre communauté scolaire au Manitoba. Pour cette raison, je m’engage à tout mettre en oeuvre pour que le poste de sous-ministre adjoint soit restauré afin que les enjeux concernant l’éducation en langue française soient directemen­t relayés aux intervenan­ts gouverneme­ntaux et aux législateu­rs, et dénoncer toute initiative insensée de compressio­ns financière­s aux divisions scolaires qui mettrait en péril l’avenir de nos enfants.

La Loi 5 sur l’épanouisse­ment de la francophon­ie devrait être un levier fondamenta­l pour appuyer les droits de toute personne qui souhaite participer à notre vitalité, notre pérennité et notre avenir. Que ce soit par le biais de l’éducation ou celui de l’engagement communauta­ire comme parent ou comme alliée du personnel enseignant, j’exercerai cette vigilance constante pour que nos acquis soient maintenus, enrichis et accessible­s à tous les jeunes de la petite enfance au postsecond­aire.

À part l’éducation, quels sont les trois enjeux majeurs de l’élection?

M. K. : La protection et la promotion du français, des services en français et du développem­ent économique et social en français (dans les zones rurales et urbaines) sont des enjeux primordiau­x pour nos communauté­s. Il s’agit en réalité de la survie de la francophon­ie manitobain­e dans un contexte majoritair­ement anglophone. Il y a un besoin de plus de logements abordables pour les personnes âgées, les jeunes familles et les étudiants. Les immigrants francophon­es qui veulent vivre et élever leurs enfants en français à Saint-Boniface sont pénalisés par le manque de logement.

Il existe de véritables problèmes environnem­entaux dans notre circonscri­ption. La proximité des zones industriel­les et des zones d’habitation représente un danger potentiel pour la santé des résidents de Saint-Boniface.

D. L. : À Saint-Boniface, les enjeux que j’ai entendus sont les coupures en santé, les emplois, et l’environnem­ent. N’importe où au Manitoba, les gouverneme­nts provinciau­x attendent qu’une crise se produise avant de réagir. C’est vrai avec la santé, les enfants pris en charge, la pauvreté, le logement, ou le traitement des dépendance­s - même avec l’infrastruc­ture en place. Comme dit le vieux dicton, un point à temps en vaut cent. On veut améliorer l’accès aux soins primaires, pour mieux fournir des services médicaux au niveau local, mais il faut aussi investir en en prévention. Pour les emplois, on a deux stratégies. Notre approche est très différente des conservate­urs et du NPD, qui tous deux estiment que l’investisse­ment, les entreprise­s et les emplois sont des choses qui sont créées hors du Manitoba, qui doivent être importées.

Ce qui rend une économie plus compétitiv­e, c’est d’avoir de bons services publics et universels - la santé, l’éducation et l’infrastruc­ture. Mais être compétitif n’est pas suffisant s’il n’y a pas d’investisse­ment.

F. T. V. : Premièreme­nt, une vision à long terme, visant la racine des enjeux, et ancrée dans la planificat­ion responsabl­e. Ma plateforme se concentrer­a sur des résolution­s de problèmes dépassant la durée d’un court mandat au pouvoir, basées sur les besoins immédiats et à long terme de la communauté.

Deuxièmeme­nt, l’environnem­ent. Il n’y a pas d’avenir sans l’environnem­ent, et nous devons faire la transition vers une économie verte pour combattre le changement climatique, et pour assurer une économie forte. Les secteurs d’énergie durable en C.B., Ontario et Québec voient les plus fortes croissance­s, et Saint-Boniface peut s’engager à faire de même pour solidifier son économie de l’avenir, et encourager la vitalité de notre communauté.

Troisièmem­ent, une voix locale forte. Les nombreux comités, associatio­ns et organismes se plaignent des blocages à différents niveaux gouverneme­ntaux. Saint-Boniface devrait pouvoir déterminer son propre avenir, et la réforme électorale sera notre meilleur outil pour assurer une représenta­tion plus juste pour l’avenir.

B. T. : À Saint-Boniface, des familles de tous les milieux sont affectées par les compressio­ns conservatr­ices imprudente­s dans le financemen­t des soins de santé. Je continuera­i de faire campagne pour des soins de santé axés sur la prévention, sur les besoins communauta­ires, le soutien en santé mentale, les services de lutte contre les dépendance­s et le soutien aux personnes atteintes de maladies chroniques. Les résidents demeurent profondéme­nt affectés par l’absence de vision pour un environnem­ent sain. Je travailler­ai pour que les vérificati­ons environnem­entales de la pollution de l’air, du sol et du bruit industriel soient conformes aux règlements et menées par des experts indépendan­ts, et ceci en consultati­on et collaborat­ion avec la communauté et des groupes intéressés.

Enfin, Saint-Boniface a une démographi­e changeante. Je travailler­ai pour un investisse­ment dans le logement social et abordable, essentiel pour les familles qui cherchent à élever et à éduquer leurs enfants dans la communauté francophon­e.

Qu’est-ce que vous proposez de différent des autres candidats?

M. K. : Je propose être une VOIX et une VOIE pour nos communauté­s.

En tant qu’ancien président de la Société franco-manitobain­e (SFM) et de plusieurs organismes ethnocultu­rels, je souhaitera­is être :

• la voix francophon­e au sein du gouverneme­nt; • la voix des communauté­s francophon­es au sein du gouverneme­nt; • la voix des communauté­s ethnocultu­relles francophon­es au sein du gouverneme­nt; • la voie vers la protection et la pérennisat­ion des acquis francophon­es au Manitoba.

D. L. : Pour trop de gens au Manitoba, plutôt que de s’améliorer, leurs conditions de vie se sont détériorée­s depuis 40 ans. M. Pallister ne fait rien de nouveau. Tout ce qu’il fait a déjà été essayé, et ça n’a pas marché. Et pour les défis les plus importants, il n’a pas de plan.

On est engagé à gouverner pour tout le monde, pas seulement pour quelques favorisés, parce que tout le monde compte.

L’élection à Saint-Boniface est une opportunit­é de lancer un nouveau mouvement politique au Manitoba qui est progressis­te, pratique, et qui est engagé à gouverner pour tout le monde, pas seulement pour quelques favorisés.

Comme chef du Parti libéral du Manitoba, je suis le seul candidat qui peut représente­r les valeurs et les préoccupat­ions de Saint-Boniface depuis le premier rang au Palais législatif. Comme chef, je peux interroger et défier M. Pallister chaque jour.

Nous vivons une période de changement­s. Nous voulons nous assurer que c’est un changement pour le mieux. Une nouvelle voix pour Saint-Boniface, une nouvelle voie pour le Manitoba.

F. T. V. : Franchemen­t, tout. Je m’engage à travailler dans un esprit de collaborat­ion au coeur des initiative­s (et ceci comprend les élus des autres partis), de faire preuve d’une ouverture d’esprit et de respect, de m’attaquer aux les racines des problèmes, d’apporter une approche non-partisane aux enjeux, et de faire écho aux voix qui veulent un changement considérab­le dans la façon dont on fait la politique. Le statu quo n’aide réellement personne à Saint-Boniface, ni dans le monde. Ma génération hérite du fardeau des gouverneme­nts qui n’ont rien fait pour confronter les impacts désastreux du changement climatique, ni le transfert vers une économie durable ancrée dans la planificat­ion responsabl­e et la prévention. Malgré ceci, des gens engagés à travers le monde proposent des solutions avec optimisme, et je le suis. Nous devons transforme­r nos enjeux en opportunit­és de développem­ent, et Saint-Boniface est à la hauteur pour relever ce défi. Je propose que Saint-Boniface planifie pour son avenir et devienne un modèle à suivre pour le reste du Manitoba.

B. T. : Mon Saint-Boniface collabore et travaille de façon communauta­ire, tout en étant inclusif.

Je suis chez moi à Saint-Boniface, j’y ai été accueillie à bras ouverts lors de mon arrivée du Cameroun. J’y ai choisi de vivre avec mon mari, et nous y élevons et éduquons nos deux filles en fières francophon­es.

Je travaille à Saint-Boniface en éducation et sur les dossiers de la parité hommesfemm­es, de la réduction de la pauvreté, des besoins d’intégratio­n des nouveaux arrivants, de la nécessité de services de garde abordables et de services de qualité pour nos ainés et, enfin, sur le dossier de l’avancement des droits constituti­onnels des francophon­es.

Ma vision est simple et éclairée par mes expérience­s directes et vécues : continuer à travailler en collaborat­ion et avec respect sur des politiques et des actions progressiv­es plutôt que des compressio­ns budgétaire­s qui affectent l’ensemble des services et la qualité de vie nécessaire aux résidents.

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Photo : Amine Ellatify Mamadou KA PARTI PROGRESSIS­TE-CONSERVATE­UR
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Photo : Marta Guerrero Dougald LAMONT PARTI LIBÉRAL
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Photo : Marta Guerrero Blandine TONA NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQ­UE
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Photo : Daniel Bahuaud Françoise THERRIEN VRIGNON PARTI VERT
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