“Ces 16 athlètes olympiques et paralympiques ont eu un destin à part”

Quel était votre projet avec ce roman graphique ? Églantine Chesneau : Je propose une traversée historique par le prisme des JO, à travers des portraits d’athlètes olympiques et paralympiques ayant eu un destin particulier. J’ai sélectionné huit femmes et huit hommes. Ils ont tous un lien très fort avec les Jeux. Pour tous, il était crucial d’y participer. Ensuite, soit leur parcours raconte quelque chose de leur époque, soit ils ont eu un rôle dans l’histoire en raison de leur statut d’athlète mis en lumière par les Jeux.

Pouvez-nous donner des exemples illustrant ces deux cas? L’Américaine Betty Robinson est la première femme à avoir gagné une médaille d’or en athlétisme [au 100 m], en 1928. Cette année-là, les femmes ont eu le droit pour la première fois de participer à certaines épreuves d’athlétisme. Parmi les sportifs et sportives qui ont fait bouger les choses, il y a Wilma Rudolph, une Afro-Américaine née dans une famille pauvre de 22 enfants à l’époque de la ségrégation raciale. À cause d’un virus, elle a été handicapée d’une jambe et n’a pas pu marcher durant des années. À force de détermination et portée par l’amour de sa famille, elle a remarché puis a remporté trois médailles d’or [100 m, 200 m et 4x100 m] aux Jeux de Rome, en 1960. Après cet exploit, plutôt que de continuer une carrière sportive, elle a choisi de profiter de sa notoriété pour défendre les droits des Noirs.

Avez-vous un ou une athlète chouchou ?

J’ai mis un an à les choisir et, même si certains ont une part d’ombre, je les aime tous. Quand j’ai commencé ce livre, je savais que Marie-José Pérec y figurerait. Cette athlète française a marqué mon adolescence. Dans les années 1990, quand on était une ado, il était difficile de trouver quelqu’un à qui s’identifier, car peu de femmes étaient mises en avant. Marie-Jo Pérec était l’une d’elles. En 2000, elle s’est enfuie des Jeux de Sydney (Australie). Les médias se sont déchaînés contre elle. Elle a été la première à évoquer la question de la santé mentale dans le sport et elle n’a pas été entendue. J’ai une admiration sans bornes pour elle!

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