MAKING OUT IN THE MAINSTREAM : GLADD AND THE POLITICS OF RESPECTABILITY

Les luttes pour une meilleure représentation des réalités LGBT dans les médias ne datent pas d’hier. Elles ont cependant pris une ampleur et une force nouvelle avec la création, en 1985, de GLAAD : Gay and Lesbian Alliance Against Defamation. L’organisme s’attache à dénoncer la discrimination et l’homophobie présentes au sein des médias (presse écrite et électronique, télévision et cinéma) et à promouvoir une plus juste, mais surtout plus réelle, représentation LGBT dans ces mêmes médias. Chaque année, une cérémonie récompense les personnalités et médias quant à la qualité de ces représentations. Il faut cependant savoir que la plateforme de l’organisme a grandement évolué au fil des ans et que de nombreux conflits l’ont agité et remis en question ses pratiques, orientations et stratégies. La période de la sortie forcée du placard de personnalités afin de révéler au public l’ampleur et la diversité de notre présence à bientôt fait place à ce que l’auteur appelle le que je traduirais librement par «câliner le public et les médias». Cette entreprise de câlinage se caractérise par une recherche de respectabilité : en l’occurrence, l’image LGBT projetée se doit dorénavant d’être propre et rassurante dans les médias. L’histoire de GLAAD est cependant striée de discours contradictoires et controversés face à certaines personnalités publiques (Eminem) ainsi que face à certaines productions (comment réagir à l’image projetée dans le «sulfureux» L’auteur, qui a eu accès aux archives de GLAAD pendant près de 18 mois, s’interroge sur les conséquences de cette stratégie qui créé une distanciation marquée face à l’inclusion de la diversité de nos communautés recherchée par plusieurs au regard d’une image proprette et rassurante de l’homosexuel, de bisexuel ou de transgenre lambda. Marqué par des controverses, l’ouvrage présente un portrait synthétique fascinant des déchirements et stratégies de l’organisme, mais également ceux de la communauté LGBT.