QUELQUE CHOSE COMME UN AVANT-GOÛT DE FIN DU MONDE
«C’est une comédie dans laquelle tout le monde meurt. C’est-tu assez clair!?» Matthieu Simard va droit au but au sujet de son nouvel opus, Une fille pas trop poussiéreuse. Ce qu’il préfère, c’est raconter le tragique avec humour pour qu’on rie et qu’on pleure. En même temps. Très peu d’écrivains le réussissent comme lui. «Ça fait partie de mon style, et c’est naturel pour moi. J’avoue que j’ai poussé l’humour encore plus loin ici pour aller davantage dans l’absurde», précise-t-il. Il parle de ce titre avec la même fébrilité qu’à ses débuts. Parce qu’on ne s’habitue jamais à mettre ses tripes sur la table. Même si comme tout bon écrivain, tout compte fait, il frappe toujours sur le même clou, tournant autour d’un même sujet obsessivement. Chez Matthieu Simard, en plus de l’amour, au-delà même de l’amour, il y a le deuil: «J’ai exploré le deuil amoureux, le deuil d’un enfant, le deuil de souvenirs; j’avais envie de pousser ça plus loin encore, avec le deuil de soi comme personne, mais aussi de l’humanité en général. Ça m’a amené à parler de fin du monde.» Et quand on sait qu’on va s’éteindre pour toujours, est-ce qu’on aime de la même manière? Ça aussi, l’auteur a voulu l’imaginer en concevant une histoire dans laquelle le héros croise non seulement l’amour, mais aussi un petit gars, dernière courroie de transmission avant sa mort dans un monde post apocalyptique. Assurément, au sortir du livre, on n’imaginera pas demain de la même manière. C’est que la sensibilité de Matthieu Simard trouve toujours son chemin, de la tête au coeur du lecteur.
UNE FILLE PAS TROP POUSSIÉREUSE, DE MATTHIEU SIMARD, STANKÉ, LE 16 OCTOBRE.
C. L.