Été 2020: à marquer d’un X rouge
Si le présent est garant de l’avenir, on n’est toujours pas sortis du bois! Cet été 2020 passera certainement à l’histoire pour avoir marqué tous les esprits. Pas juste au Québec, mais partout dans le monde pour les raisons que vous connaissez. Il s’était pourtant annoncé très tôt, même un peu d’avance, empiétant sur le printemps en lui subtilisant quelque deux semaines au cours desquelles on a battu des records de chaleur. Bref, ça s’annonçait comme l’un des plus beaux étés depuis longtemps au Québec.
Certains diront que c’est dû au réchauffement climatique, et ils ont certainement raison. Mais comme à moi tout seul je n’y peux rien, je continue de faire ma part pour maintenir un équilibre écologique viable, tout en sachant très bien qu’il est minuit moins une et que renverser la vapeur est impossible. Et même si je me convaincs moi-même que c’est encore un cycle normal observé depuis des siècles, j’en conviens, vivre sur Terre en cette période de dégel a quelque chose de stressant. Si vous ajoutez à ça une pandémie mondiale, il y a de quoi s’énerver!
Pourtant, j’ai constaté que, malgré tout, nous sommes restés calmes, comme si nous acceptions le destin et ses coups du sort. Dociles comme des agneaux, nous suivons les règles. Dès le début, on a dû faire des choix, fermer boutique, porter des masques, se tenir à distance, se laver les mains plus souvent, etc. Puis on en a fait une sorte d’habitude. C’est normal, c’est d’abord de notre santé et de celle des autres qu’il s’agit. Tous ces changements d’habitudes ont provoqué des changements d’attitudes. On ne socialise plus de la même façon, on ne se fait plus la bise, on prend nos distances, on ne sort plus de chez nous sauf pour le travail, et encore... Même après, quand nous aurons vaincu le mal, rien ne sera plus pareil. On continuera de se surveiller entre nous, de se laver les mains, etc. Mais pour combien de temps? L’homme a la mémoire courte!
Ce n’est pourtant pas la première pandémie de son histoire. Et même quand on aura fini de parler de cette crise, et en attendant la prochaine, certaines choses auront changé.
Il y aura, et c’est ce qu’on observe déjà, beaucoup plus de télétravailleurs, beaucoup moins d’offres de bars, de terrasses ou de restaurants, de moins en moins de public dans les salles de spectacle, sans compter tous les charlatans qui tenteront de nous intéresser à leurs produits miracles qui seront accompagnés d’une garantie de santé éternelle.
On marquera l’été 2020 d’un X rouge pour l’abolition des festivals d’été, celui de jazz, Juste pour Rire, le Grand Rire de Québec, et j’en passe. Mais que font les artistes, eux qui dépendent de tous ces événements estivaux pour s’assurer d’un coussin pour passer l’hiver? Certains vont lancer la serviette et se recycleront ailleurs et d’autres, plus aguerris, passeront au travers en ajoutant une anecdote à leur spectacle. Tous les domaines, dans toutes les sphères d’activités, y ont goûté... Un juste réalignement des choses? Peut-être, mais comme on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs, l’exercice aura laissé des cicatrices.
Espérons maintenant que c’est presque la fin et que le meilleur reste à venir. Mais n’oublions pas trop rapidement la leçon, car elle aura été coûteuse; j’espère quand même qu’on en retirera quelque chose de positif, à part le fait qu’il a fait beau!