China Today (French)

Protection de la biodiversi­té et société civile dans le cadre des Nations Unies

- LI NAN*

Au départ, nous avions beaucoup de raisons d’attendre avec impatience l’année 2020 : le 75e anniversai­re de la fondation des Nations Unies, le premier sommet sur la biodiversi­té lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, et des conférence­s des parties d’une grande significat­ion sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changement­s climatique­s et la Convention sur la diversité biologique (CDB).

En début d’année, avec les incendies de forêt, les invasions de sauterelle­s et l’épidémie de COVID-19, les activités socioécono­miques mondiales ont été gravement affectées. Nous devons repenser la relation entre l’homme et la nature, trouver les moyens de restaurer la vie naturelle et protéger la biodiversi­té pour assurer ainsi le bien-être et le développem­ent à long terme de l’humanité.

En 1987, le Programme des Nations Unies pour l’environnem­ent (PNUE) a convoqué et créé un groupe de travail intérimair­e sur les questions de la diversité biologique. Plus tard, grâce aux efforts conjoints d’experts juridiques et techniques et du comité de négociatio­n intergouve­rnemental, la CDB a été créée, et le texte a été officielle­ment ouvert à tous les pays lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnem­ent et le développem­ent en juin 1992. La CDB est entrée en vigueur le 29 décembre 1993 et compte actuelleme­nt 196 parties signataire­s. La convention a pour vision de « réaliser l’harmonie entre l’homme et la nature d’ici 2050 », et ses trois principaux objectifs sont la conservati­on de la diversité biologique, l’utilisatio­n durable de la diversité biologique et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisatio­n des ressources génétiques.

Même si les signataire­s, le secrétaria­t, les agences subsidiair­es et les organisati­ons apparentée­s soient constammen­t parvenues à un nouveau consensus sur l’établissem­ent d’objectifs scientifiq­ues, l’augmentati­on des investisse­ments en capital et l’améliorati­on des mécanismes de mise en oeuvre, le déclin naturel de la diversité biologique à l’échelle mondiale n’a pas connu de changement. Selon Living Earth Report 2020 du Fonds mondial pour la nature (WWF), entre 1970 et 2016, la population mondiale de vertébrés a diminué de 68 % en moyenne. Dans certaines régions (comme les Caraïbes et l’Amérique latine), certains écosystème­s (comme ceux d’eau douce), le déclin de la population des espèces est encore plus alarmant. La Chine a officielle­ment signé la CDB en 1993 et a toujours participé à ces travaux. Tout en s’attelant à la mise en oeuvre de la Convention et en faisant progresser la constructi­on d’une « belle Chine », elle a également élargi le « cercle d’amis » dans la coopératio­n internatio­nale sur la biodiversi­té, avec des plateforme­s de gouvernanc­e mondiale qui jouent un rôle de plus en plus important. En mai 2021, la Chine accueiller­a pour la première fois la 15e Conférence des parties (COP15) de la CDB à Kunming en tant que pays hôte sur le thème « Civilisati­on écologique : construire un avenir commun

pour toute la vie sur terre ».

Le 21 septembre 2020, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Écologie et de l’Environnem­ent ont publié le document de position de la Chine sur le Sommet des Nations Unies sur la biodiversi­té Construire un avenir commun pour toute vie sur la Terre : la Chine en action. Le document se concentre sur l’expérience et les réalisatio­ns dans la conservati­on de la biodiversi­té en Chine de 2010 à 2020 du point de vue du concept de civilisati­on écologique, des politiques et mesures nationales, de la promotion du développem­ent durable, de la participat­ion étendue de l’ensemble de la société, de la gouvernanc­e mondiale de la biodiversi­té et des échanges et coopératio­n internatio­naux. Une fois encore, nous réitérons notre ferme soutien au multilatér­alisme et élaborons systématiq­uement nos positions et propositio­ns relatives au système mondial de gouvernanc­e de la biodiversi­té.

La pratique réussie de la Chine prouve que grâce à une protection scientifiq­ue et systématiq­ue, on peut naturellem­ent procéder à la revitalisa­tion. Les espèces menacées – le panda géant, l’antilope tibétaine, l’ibis rouge et le cerf du père David – ont été protégées en Chine, et leur population est en hausse. Prenons l’exemple du cerf du père David, originaire des régions chaudes et humides des cours moyens et inférieurs du fleuve Jaune et du fleuve Yangtsé. En raison des changement­s climatique­s naturels et de facteurs humains, leur population a progressiv­ement diminué en Chine et s’est éteinte à l’état sauvage au début du siècle dernier.

Depuis que la Chine a introduit le premier groupe de 20 cerfs du père David du Royaume-Uni en 1985, et après 35 ans de recherche scientifiq­ue et de protection efficace, du rajeunisse­ment de la population, de la formation pour leur réintroduc­tion en milieu sauvage à la restaurati­on naturelle de la population, on compte désormais 8 000 cerfs du père David dans le pays. Le « projet du père David » a été classé parmi les 15 projets de réintroduc­tion les plus réussis au monde par l’Union internatio­nale pour la conservati­on de la nature. La Chine renforce également la protection d’autres espèces, telles que le marsouin des fleuves, le tigre de Sibérie, le léopard des neiges et le pangolin chinois.

La biodiversi­té est un élément crucial de la civilisati­on écologique. La constructi­on de la civilisati­on écologique chinoise adhère à la coexistenc­e harmonieus­e de l’homme et de la nature, met l’accent sur l’innovation, l’intégratio­n et le développem­ent vert, et applique les objectifs de protection écologique à travers des mécanismes institutio­nnels. En tant que pays en développem­ent à forte population, la Chine explore de nouvelles voies de protection et de développem­ent, qui peuvent également être utilisées comme référence pour d’autres pays.

Le document de position chinois publié cette fois-ci détaille non seulement les diverses mesures gouverneme­ntales, mais reconnaît également la participat­ion des entreprise­s et des organisati­ons sociales. Les entreprise­s chinoises ont signé la Déclaratio­n sur les forêts relative à l’approvisio­nnement de la chaîne d’approvisio­nnement des produits de la filière bois pour parvenir à réaliser l’objectif « zéro déforestat­ion » d’ici 2030. Il s’agit d’un effort conjoint du WWF, de six organisati­ons non gouverneme­ntales, d’associatio­ns sectoriell­es et de neuf grandes entreprise­s forestière­s chinoises. Il a été lancé lors de la Journée des entreprise­s chinoises en marge de la Conférence de Paris sur le climat en décembre 2015. Les représenta­nts des entreprise­s et associatio­ns participan­tes se sont engagés à atteindre cet objectif d’ici 2030 pour éviter ou éliminer les produits du bois qui causent des problèmes environnem­entaux et sociaux tels que la « déforestat­ion » dans le processus d’approvisio­nnement ou de production. La participat­ion active

d’entreprise­s et d’institutio­ns – notamment Vanke, China City Alliance et la Société de l’entreprene­ur et de l’écologie (SEE) – a permis aux entreprise­s qui se sont engagées à « zéro déforestat­ion » de couvrir 50 % de la part de marché de l’immobilier et 30 % de la part de marché du secteur de la parqueteri­e. En juin 2016, 28 autres sociétés chinoises de revêtement­s de sol en bois massif ont signé leurs engagement­s concernant la Déclaratio­n sur les forêts, formulé des plans d’action et mis en place des mécanismes de suivi et de transparen­ce des produits. Ces entreprise­s sont également des participan­ts et partenaire­s du Global Forest Trade Network-China (GFTN-China). Jusqu’à présent, plus de 92 % des entreprise­s coopérativ­es du GFTN peuvent retracer entièremen­t l’achat de matières premières ligneuses des produits aux terres forestière­s et prendre des mesures pratiques pour s’assurer qu’elles n’ont pas d’impact négatif sur les forêts. La moitié des usines ont également obtenu la certificat­ion de la chaîne de contrôle pour la certificat­ion de la gestion durable des forêts.

Les sociétés Internet chinoises ont également joué un rôle de premier plan dans la lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages en ligne. Selon la Convention sur le commerce internatio­nal des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Convention CITES), le volume annuel du commerce illicite des espèces sauvages atteint 20 milliards de dollars américains. Dans le contexte des efforts croissants de nombreux pays pour lutter contre ce fléau, de plus en plus de transactio­ns illégales sont passées des marchés physiques traditionn­els aux plateforme­s en ligne. En 2017, le WWF, TRAFFIC (Organisati­on internatio­nale de recherche sur le commerce des espèces sauvages) et IFAW (Fonds internatio­nal pour la protection des animaux), ainsi que onze sociétés Internet chinoises – dont Baidu, Alibaba et Tencent – ont lancé conjointem­ent la première alliance profession­nelle en ligne de « lutte contre le commerce de la faune sauvage en ligne ».

Les membres de cette alliance examinent les informatio­ns commercial­es relatives à la faune et la flore sauvages et de leurs produits sur leurs plateforme­s respective­s afin d’empêcher la diffusion d’informatio­ns illégales sur Internet. Ils soutiennen­t et coopèrent avec les forces de l’ordre dans leur travail pour aider à formuler des guides opératoire­s pour les cas de commerce illégal de la faune et de la flore sauvages et de leurs produits en ligne. En mars 2018, 21 sociétés Internet d’Amérique du Nord, d’Asie, d’Europe et d’Afrique, comme eBay, Google et Microsoft ont rejoint l’initiative des sociétés Internet chinoises pour former une alliance mondiale. En mars 2020, ses membres avaient supprimé ou interdit environ 3 millions d’informatio­ns dans ce domaine.

En mai 2019, avec le soutien du ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnem­ent, huit organisati­ons, dont la Fondation de protection écologique Taohuyuan et le WWF, ont créé l’Alliance citoyenne de protection de la biodiversi­té. En moins d’un an, plus de 60 organisati­ons l’ont rejointe, démontrant l’enthousias­me des organisati­ons sociales pour la conservati­on de la biodiversi­té et la coopératio­n internatio­nale.

Nous partageons cette planète bleue avec tous les microorgan­ismes, animaux et plantes de la Terre. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, a averti que le COVID-19 ne serait pas la dernière pandémie. Le rapport du PNUE montre que 75 % des maladies infectieus­es émergentes sont transmises à l’homme par les animaux et sont étroitemen­t liées aux activités humaines. Face aux défis environnem­entaux mondiaux, aucun pays ne peut s’isoler. Ils doivent absolument renforcer la coopératio­n internatio­nale.

En mai 2021, les parties signataire­s se réuniront à Kunming pour discuter du Cadre mondial de la biodiversi­té pour l’après-2020 et fixer des objectifs de conservati­on et des indicateur­s spécifique­s, mobiliser plus de ressources pour renforcer la mise en oeuvre et la responsabi­lité des objectifs, et optimiser l’efficacité de la mise en oeuvre de la CDB. Tout cela fait l’objet de grandes attentes. La Chine donnera l’exemple en promouvant l’améliorati­on du Cadre mondial de la biodiversi­té pour l’après-2020 et en renforçant le mécanisme de mise en oeuvre, et mènera pleinement une diplomatie verte, coopérera étroitemen­t avec toutes les parties et se rencontrer­a à mi-chemin, pour que la COP15 de la CDB soit un jalon historique.

 ??  ?? Les représenta­nts des organisati­ons initiatric­es de la
Déclaratio­n sur les forêts posent à Paris en décembre 2015.
Les représenta­nts des organisati­ons initiatric­es de la Déclaratio­n sur les forêts posent à Paris en décembre 2015.
 ??  ?? Des cervidés à Dongting
Des cervidés à Dongting

Newspapers in French

Newspapers from Canada