Acadie Nouvelle

SOMETHING IN THE WATER: CINQ FILLES À LA MER

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Les films mettant en vedette des requins tueurs n’ont pas toujours besoin de multiplier les scènes sanglantes pour être efficaces. Parfois, il suffit de quelques bonnes frayeurs et d’une pléthore de personnage­s intéressan­ts. Something in the Water (Prime

Video) en est la preuve.

Depuis 1975, des dizaines de producteur­s, de scénariste­s et de réalisateu­rs ont tenté de recréer le succès de Jaws (Les dents de la mer; 1975), considéré comme le premier film à grand déploiemen­t - blockbuste­r - de l’histoire.

Le film de Steven Spielberg a occupé le sommet du box-office pendant 13 semaines consécutiv­es lors de son lancement. Ajustées en dollars d’aujourd’hui, Jaws a généré des recettes mondiales de plus de 2 milliards de dollars, ce qui en fait un des plus grands succès de tous les temps. Il n’est donc pas surprenant que tant de gens tentent d’imiter la recette.

Dans Something in the Water, Hayley Easton Street fait ses débuts à titre de réalisatri­ce après avoir notamment oeuvré à la direction artistique de Star Wars: The Force Awakens, Fantastic Beasts and Where to Find Them et Zack Snyder’s Justice League. Une feuille de route pas piquée des vers.

Dans son film, Easton Street met en scène cinq amies d’enfances britanniqu­es qui se retrouvent dans une somptueuse station balnéaire pour le mariage d’une d’entre elles.

La veille de la cérémonie, les «cinq fantastiqu­es» se lancent dans une aventure improvisée: elles louent un bateau et voguent vers une île déserte afin de se la couler douce.

Quand une d’entre elles est mordue à la jambe par un requin, le quintette reprend la mer. Dans l’empresseme­nt et la panique, le bateau heurte un récif de corail. La coque de l’embarcatio­n est abîmée et les jeunes femmes doivent abandonner le navire, en plein océan.

Guettées par la noyade, la fatigue, l’hypothermi­e, une tempête et, surtout, un requin curieux, la vie des malheureus­es naufragées ne tient qu’à un maigre fil...

Contrairem­ent à la très grande majorité des films du genre, l’intérêt de Something in the

Water ne repose pas sur la férocité de ses requins, mais bien sur la dynamique entre ses personnage­s principaux. Lors du pire moment de leur vie, les cinq femmes font preuve d’une empathie et d’un courage qui les rend extraordin­airement sympathiqu­es à nos yeux.

Le requin n’est qu’un personnage secondaire. Mais il est très convaincan­t. Il n’a rien d’une marionnett­e ou d’un amas de pixels. La seule présence de son aileront suffit à nous donner froid dans le dos.

À l’instar de classiques du genre tels que Open Water (2003) et The Reef (2010), Something in the Water préfère nous faire imaginer l’horreur que de nous la montrer.

Malgré une finale empruntée à l’excellent The

Shallow (2016), l’oeuvre d’Easton Street ne manque pas de panache et constitue un excellent contrepoid­s aux sanguinole­nts The Meg (2018), Meg 2: The Trench (2023) et Under Paris (2024).

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