Adèle LeBlanc et Cédric Thériault: deux instruments, une passion commune pour la musique
L’une est pianiste, l’autre, guitariste. Elle vient de Fredericton, lui, de Grand-Sault. A priori, Adèle LeBlanc et Cédric Thériault ont peu de choses en commun, hormis leur passion dévorante pour la musique. Pourtant, les deux musiciens tous deux débuts vingtaine partagent bien plus que leur attrait des notes.
En résidence cette semaine dans le cadre de l’événement-festival Musique sur mer en Acadie, Adèle LeBlanc et Cédric Thériault affichent une connivence sans équivoque lorsque nous les rencontrons par vidéo jeudi. D’une part, les deux compères parlent tous deux de l’acoustique «fantastique et exceptionnelle» qu’offre l’église de Saint-Simon (non loin de Caraquet), leur cadre de travail et de formation pour la semaine et où ils se produiront en concert dimanche, à 14h.
Mais il n’y a pas que ça. Les deux se connaissent bien – notamment grâce à l’Université de Moncton, où ils ont complété leur baccalauréat en même temps chacun dans leur discipline - et ont déjà eu l’occasion de jouer ensemble au cours des dernières années.
Si les deux amis sont maintenant séparés par la distance inhérente à leurs études Cédric étudie à Toronto, tandis qu’Adèle poursuit, tout comme son acolyte, sa maîtrise à Dallas au Texas – ils ne cachent pas leur joie de se retrouver ces jours-ci dans la Péninsule acadienne. «Adèle est une grande musicienne que je suis vraiment fier de côtoyer», appuie Cédric Thériault.
«Même chose de mon côté, renchérit Adèle LeBlanc. Nous partageons la même musicalité. Nous nous aidons l’un et l’autre et nous nous inspirons de nos façons de jouer nos instruments respectifs. Je peux parfois essayer d’imiter la guitare dans ma façon de jouer au piano. Même si nous avons des instruments différents, notre but à nous deux, c’est de faire de la belle musique.»
Adèle LeBlanc a découvert le piano à l’âge de 10 ans. «Mes parents ne sont pas musiciens. Ils ont acheté un piano par hasard et j’ai rapidement pris goût à en jouer. Puis j’ai commencé à prendre des cours. Ce n’était pas sérieux au début, mais à l’âge de 16 ans, j’ai commencé à suivre des leçons de piano avec Roger Lord, à l’Université de Moncton. Le reste s’est enchaîné par la suite. Dès le début, j’ai vraiment aimé ça, mais je ne savais pas nécessairement que c’était ça que j’allais faire plus tard. Mais aujourd’hui, je ne peux pas m’imaginer faire autre chose.»
Cédric Thériault, quant à lui, s’est adonné pour la première fois à la guitare vers l’âge de 8 ans. Avant de se spécialiser dans la guitare classique, le jeune homme était plutôt attiré vers une musique beaucoup plus abrasive, qu’il n’a d’ailleurs pas complètement délaissée.
«Mon père était un grand amateur de musique. J’ai eu ma première guitare - électrique - à 8 ans et mes grands-parents m’ont vraiment soutenu là-dedans. La première pièce que j’ai apprise était une chanson metal. À 13 ans, j’ai commencé à prendre des cours de guitare classique avec Bruno-Jacques Pelletier à Edmundston. Alors que j’étais en 8e année, l’Université de Moncton a effectué une tournée de recrutement à ma polyvalente. Un peu au même moment, l’un de mes amis a complété sa maîtrise en musique à l’Université de Montréal. En regardant tout ça, je me suis dit ‘‘ok, ouais, c’est ça je veux faire’’.»
Bien qu’étudiant dans deux institutions différentes, Adèle LeBlanc et Cédric Thériault espèrent tous deux mener des carrières de grande envergure, à l’instar de leur mentor, Carl Philippe Gionet, en plus d’enseigner à leur tour leurs savoirs à d’autres étudiants.
Pour l’heure, la pianiste et le guitariste peaufinent leur concert de dimanche dans lequel ils interpréteront séparément des oeuvres de Beethoven (la Sonate pour piano no.16 en sol majeur, opus 31 no.1) ainsi que quelques morceaux dansants de Ginastera, de même que des airs de Bach, Marais, Couperin en plus d’une oeuvre contemporaine pour guitare de Yuri Smirnov.
UN «VRAI BONHEUR»
Évidemment, nous avons voulu savoir ce que Carl Philippe Gionet pensait de ses deux jeunes protégés. Le pianiste-mentor de Caraquet à la carrière internationale florissante ne tarit pas d’éloges envers Adèle et Cédric, qu’il a par ailleurs connus alors qu’il enseignait à l’Université de Moncton au pourtour de 2020.
«C’est une expression qu’on utilise souvent, qui est un peu galvaudée, mais là, c’est irréfutable: c’est un vrai bonheur de travailler avec eux. Ce sont deux artistes vraiment ouverts et avec quelque chose à dire, avec des moyens techniques qui sont vraiment au-dessus de la moyenne. Ils communiquent véritablement; c’est captivant!»
Bien que, tout comme Adèle LeBlanc, Carl Philippe Gionet manipule le même instrument et soit donc moins familier avec la guitare classique, son expérience de formateur et de musicien aguerri fait en sorte que les deux résidents de Musique sur mer en Acadie peuvent profiter de la même expertise et y puiser de précieux enseignements qui perfectionnera leur art pour leurs prochains concerts. Ce que confirme Cédric Thériault.
«Ça fait quelques années que je collabore avec Carl et qu’il m’invite à Musique sur mer en Acadie et chaque fois, ça provoque une renaissance en moi. Il m’a toujours aidé musicalement; il me fait voir les choses d’une différente façon. Puis Carl est tellement généreux, tellement gentil. Je suis vraiment choyé d’avoir la chance d’être à ses côtés, qui veut m’aider et aider la prochaine génération de musiciens.»
Carl Philippe Gionet, qui a lui aussi visité de nombreux camps de formation estivaux alors qu’il était une toute jeune pousse, estime pour sa part que de telles résidences comme Musique sur mer en Acadie et d’autres sont essentielles pour tout musicien voulant approfondir sa musicalité dans l’espoir de se produire sur de grandes scènes.
Les gens pourront assister au concert d’Adèle LeBlanc et Cédric Thériault gratuitement ou moyennant une contribution volontaire. ■