Acadie Nouvelle

Comme Martin Luther King, j’ai aussi eu un rêve

- Alcide F. LeBlanc Moncton

La personnali­té politique que j’ai la plus appréciée au niveau de notre province fut l’honorable Louis-J.Robichaud, car c’est lui qui a réussi le mieux à mettre sur pied l’égalité linguistiq­ue, culturelle, politique et économique dans notre province.

Cette personnali­té est née dans la belle et sympathiqu­e communauté de Saint-Antoine de Kent. En plus de cela, il est le premier Acadien à être élu par le peuple à occuper le poste de premier ministre de notre province. Son règne s’est étendu entre 1960 et 1970.

C’est un fait indéniable, il a complèteme­nt transformé l’image et la réalité de notre province. Le crédit lui revient, car son programme de chances égales a souvent été sous des menaces de mort, surtout quand il a voulu que la langue française et la langue anglaise soient sur un pied d’égalité dans notre province.

Hélas! Elle ne l’est plus depuis ces dernières années!

Quelque temps passé, à la manière de Martin Luther King, j’ai eu un rêve. Pendant quelques instants, je me suis entretenu avec Louis qui m’a raconté sa peine. Comme bien d’autres citoyens, il constate que plusieurs communauté­s francophon­es et anglophone­s à travers la province s’affichent surtout dans la langue de nos compatriot­es. On dirait qu’on oublie notre propre existence.

Sans doute, l’effet se fait même sentir dans les écoles, car il semble qu’il est de plus en plus difficile de créer chez les jeunes la fierté de notre langue et de notre culture.

Voici une autre observatio­n. Je me suis laissé dire que parfois les jeunes dans les cours d’école ou dans les autobus communique­nt entre eux surtout en anglais.

Dans plusieurs communauté­s acadiennes, est-ce que les commerçant­s s’affichent surtout dans notre langue ou celle de nos compatriot­es anglophone­s? Ne croyez-vous pas qu’un tel fait peut neutralise­r les nobles et louables efforts du personnel enseignant et de la direction des écoles?

Dans tous les cas, si Louis Robichaud s’en inquiète, il n’est pas le seul. Je fais partie de son groupe et j’en compte plusieurs autres.

Newspapers in French

Newspapers from Canada