Tracadie et Shippagan investiront 4,8 millions $ dans des logements abordables
Alors qu’au début du mois, la municipalité de Caraquet lançait son programme d’encouragement à la construction de nouveaux logements, qu’en est-il de Shippagan et Tracadie, qui ont aussi obtenu, à cette fin, des fonds du fédéral?
Ces trois municipalités de la Péninsule acadienne adhèrent toutes au Fonds pour accélérer la construction de logements créé par Ottawa, qui leur a promis des sommes allant entre 2,3 et 2,7 millions $.
À Tracadie, on voulait, avant de se lancer dans la promotion de nouveaux logements, s’assurer que la réfection majeure du champ d’épuration (lagune) de la rue de La Block allait se réaliser.
Le maire Denis Losier, a expliqué à l’Acadie Nouvelle durant une entrevue que le financement de ces travaux venait d’être accordé et le contrat signé, ce qui permettra enfin à sa municipalité de passer à l’étape suivante.
Plus tôt, cette année, Tracadie a obtenu 2,5 millions $ d’Ottawa pour stimuler la construction de logements sur son territoire, mais contrairement à Caraquet, la ville la plus populeuse de la Péninsule acadienne entend consacrer la totalité de la somme qui lui a été accordée aux logements abordables.
M. Losier aimerait bien que 300 nouveaux logements de ce genre soient construits dans sa municipalité lors des dix prochaines années. Il a expliqué qu’un appartement, pour être «abordable», ne doit pas accaparer plus de 30% des revenus bruts d’une famille.
Dans le but d’atteindre cet objectif, Tracadie prévoit rencontrer des entrepreneurs avant la fin du mois. Il s’agira essentiellement de savoir quelles mesures pourront être prises pour que les chantiers se mettent en oeuvre.
«Il faut qu’on évalue les besoins des entrepreneurs. Est-ce qu’ils ont déjà des terrains? Est-ce qu’ils ont besoin d’incitatifs?... parce qu’on sait que les matériaux sont dispendieux», a indiqué M. Losier.
IDEM À SHIPPAGAN
Le maire de Shippagan, Kassim Doubia a tenu un propos similaire. Les 2,3 millions $ que le fédéral est prêt à remettre à sa municipalité seront entièrement consacrés aux logements abordables.
Shippagan s’attend, pour cette raison, à faire affaire avec des organismes sans but lucratif plutôt que des entreprises privées.
«La municipalité est en train de travailler à sa proposition. […] On avait mis essentiellement l’accent sur les organismes sans but lucratif qui seraient intéressés de construire.»
Les élus municipaux, a ajouté M. Doumbia, devront déterminer quelle forme prendra l’aide qui pourra être offerte aux parties intéressées par le logement abordable.
S’il est déjà acquis que les promoteurs privés ne toucheront pas un cent de l’argent que le fonds fédéral réserve à la municipalité, M. Doumbia a rappelé que ces derniers pourront toujours bénéficier du programme municipal de réduction d’impôts fonciers.
«On avait déjà, l’an passé, un programme d’incitatifs financiers pour les entrepreneurs intéressés de construire des logements, qui redonnait la partie municipale des taxes foncières: 100%, la première année, 50% la deuxième année et 25% la troisième.»
De plus, Shippagan fait gratuité des frais de raccordement aux systèmes d’aqueduc et des eaux usées, quand l’édifice est construit dans l’ancienne ville de Shippagan.
Du côté de Tracadie, même son de cloche. Les nouveaux bâtiments peuvent être raccordés, sans frais, aux systèmes d’aqueduc et d’eaux usées.
Le maire Losier a aussi fait cas de la Politique sur les subventions au développement économique, adoptée en 2023, qui encourage les promoteurs privés à investir dans les logements locatifs.
Cette politique autorise le remboursement des taxes foncières des nouvelles habitations multifamiliales. La remise est de 80% à la première année. Elle diminue progressivement jusqu’à 20% à la quatrième année. ■