Objectif: aucun décès de cyclistes ou de piétons à Moncton
«Le but est de sauver des vies humaines, point final. C’est notre seul objectif.»
Le mandat de la Coalition pour le transport actif de Moncton a le mérite d’être très clair.
Le groupe mené par Calvin Martini a défilé devant le conseil municipal en début de semaine pour présenter son initiative «stratégie vision zéro».
Zéro, comme dans zéro décès de cyclistes ou des piétons dans rues de la ville.
Leur approche préconise une collaboration avec différents intervenants et organismes pour développer des actions ciblées pour faire une vraie différence, qui sera mesurable avec des données précises.
«Le plan pour le transport actif de la ville de Moncton a permis d’améliorer plusieurs choses, mais nous avons toujours besoin d’un réseau bien organisé de voies pour les cyclistes qui permettrait aux gens de se déplacer plus facilement d’un coin à l’autre de la ville», estime le porte-parole de la coalition.
«Tant que les enfants, les familles et les aînés ne se sentiront pas confortables de marcher ou de faire du vélo à Moncton, nous aurons du travail à faire.»
Les statistiques montrent que 74 personnes meurent de collisions en faisant du vélo chaque année au Canada. Du nombre, 73% sont victimes d’accidents impliquant un véhicule motorisé.
On note également que le Code de la route n’a pas été respecté dans plus du tiers de ces décès. Les victimes sont plus nombreuses dans le groupe des 50-64 ans (27%), suivi des 35 à 49 ans (22%).
La coalition entend travailler main dans la main avec des intervenants comme la municipalité, la GRC et CODIAC Transpo.
«Nous collaborons avec tous ces gens afin d’améliorer la sécurité dans les rues de Moncton, incluant celle des conducteurs. Comme organisation, c’est notre priorité présentement», mentionne Calvin Martini.
«Il ne s’agit pas ici d’ajouter des voies pour les cyclistes ou des traverses pour piétons. Toutes ces choses viendront plus tard», ajoute-t-il.
Le groupe qu’il représente insiste sur le fait qu’il veut rendre les routes plus sécuritaires pour les automobilistes aussi.
«Nous savons tous que c’est toute une expérience d’essayer de conduire dans plusieurs rues à travers la ville actuellement, avec le nombre de véhicules et la vitesse excessive de gens qui sont pressés. Ce n’est pas un environnement sécuritaire», affirme-t-il.
«Nous avons donc besoin d’une approche qui va nous aider à mieux répondre aux besoins changeants de la ville de Moncton, mais aussi celles de Dieppe et de Riverview.
Selon lui, plusieurs mesures très peu dispendieuses peuvent être envisagées à court terme.
«Nous devons favoriser une approche systémique en nous basant sur des données précises. Ça va nous permettre d’identifier les priorités. Nous pouvons également mettre en place des mesures mécanisées pour régulariser le trafic.»
Il pense notamment à des caméras aux feux de circulation ou à des panneaux qui indiquent aux conducteurs de réduire leur vitesse.
Des grandes villes comme Toronto utilisent déjà des limites de vitesse plus basses près des résidences pour personnes âgées ou des écoles.
«On peut prendre ce genre de mesures très facilement. La clé, ce sera de pouvoir mesurer les résultats et de centraliser toutes ces connaissances afin de développer une stratégie efficace avec nos différents partenaires», précise le porte-parole de la coalition.
«Au bout du compte, on doit faire de cette ville un endroit où nous voulons tous vivre.»
La sécurité est devenue un enjeu important depuis quelques années puisque le nombre de gens qui utilisent leur vélo comme mode de transport principal a doublé entre 1996 et 2016, selon Statistiques Canada. - SP ■