Acadie Nouvelle

Salomon serait favorable à la loi 45

- Rémi Hébert Shippagan

Le ministre des Gouverneme­nts locaux et de la réforme de la gouvernanc­e locale, Daniel Allain, veut aller plus loin dans sa réforme du monde municipal. Il permettra au ministre de trancher s’il y a appel d’une décision du commissair­e régional!

Il veut se donner entre autres le pouvoir de supprimer ou de modifier n’importe quel arrêté dans un but de défendre l’intérêt public.

Plusieurs contestent cette propositio­n de processus dans son projet de loi sous prétexte que cela affaiblira­it la démocratie et imposerait les priorités et l’idéologie du ministre.

Avant de sauter trop rapidement à ces dernières conclusion­s, nous devrions plutôt y réfléchir.

Dans le meilleur des mondes, une municipali­té met en place des arrêtés pour le bien de ses citoyens tout en respectant l’équilibre budgétaire. Mais dans la réalité, est-ce toujours le cas?

Je pense à quelques exemples. Que se passe-t-il lorsqu’une municipali­té met en place un arrêté stipulant qu’un élu doit passer par voie de résolution pour obtenir le compte de dépense du maire ou devoir soumettre une demande sous la Loi à l’accès de l’informatio­n pour examiner ce compte de dépense?

Ou bien adopter un arrêté permettant à des membres du conseil de faire taire ou de rétracter un confrère élu, allant même jusqu’à lui exiger des excuses et le jeter indéfinime­nt hors des réunions publiques de ce conseil? Ou bien l’exemple d’une municipali­té qui accepte la radiation d’une dette à une organisati­on sportive alors qu’un conseiller municipal participan­t au vote est en conflit d’intérêts en raison de sa signature sur un emprunt bancaire de cette même organisati­on sportive?

Qu’advient-il aussi lorsque les directeurs généraux sont à la merci d’un conseil municipal quelquefoi­s trop politisé, revanchard ou fourbe? Ou bien lorsqu’un citoyen est insatisfai­t de la transparen­ce, des abus de pouvoir, de la politicail­lerie de certaines décisions douteuses, de magouilles de toutes sortes ou des manques d’initiative­s de l’administra­tion et des agissement­s personnels des employés municipaux?

En tant qu’ancien conseiller, je suis plutôt content que finalement, on engage des commissair­es provinciau­x aux affaires municipale­s pour agir tel qu’un bureau de l’Ombudsman pour régler les litiges «Hôtel de ville/Citoyen».

Déjà en 2007, je l’avais demandé dans une opinion du lecteur.

À défaut de débattre et de prendre des décisions transparen­tes devant les électeurs et à force de dénigrer le peu de personnes qui ont le temps et le courage de poser des questions aux réunions publiques, les municipali­tés sont maintenant invitées à prendre leurs responsabi­lités vis-à-vis la population et non chercher à cacher des intérêts personnels ou politiques. Car la démocratie représenta­tive doit toujours rendre des comptes, qu’importe l’entité!

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