Acadie Nouvelle

Fin d’un projet d’énergie marémotric­e dans la baie de Fundy

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Une entreprise qui espérait produire de l’électricit­é à partir des importante­s marées de la baie de Fundy met fin à ses activités en raison de ce qu’elle qualifie d’obstacles réglementa­ires excessifs de la part de Pêches et Océans Canada. Jason Hayman, directeur général de Sustainabl­e Marine Energy, établi au Royaume-Uni, indique que ses investisse­urs ont confirmé qu’ils plaçaient leur filiale canadienne en faillite après des discussion­s infructueu­ses avec le ministère fédéral.

Son entreprise mettra fin à toutes ses activités au Canada, ce qui entraînera des pertes d’environ 30 à 40 millions $. Il affirme que les difficulté­s de l’entreprise décourager­ont probableme­nt d’autres investisse­urs et risquent de tuer les investisse­ments privés pour des sites d’essai potentiels dans le bassin des Mines. - La Presse canadienne

Loin des yeux, loin du coeur. Difficile de dire si le premier ministre Blaine Higgs aime beaucoup les Autochtone­s. Il semble en tout cas les avoir oubliés pendant son voyage en Europe.

Le progressis­te-conservate­ur vantait les ressources en gaz naturel de sa province. C’est dans ce contexte qu’il a parlé de ses projets concernant le développem­ent de l’exploitati­on de cette énergie fossile au média économique All New Brunswick, le 11 mai.

«Je veux que les Premières Nations fassent partie de ça, mais il y a un moment où je dois juste trouver une façon d’avancer si je ne peux pas avoir de discussion­s sérieuses pour y parvenir», a-t-il dit.

Ces propos diffèrent de ceux que M. Higgs a tenus dans son discours sur l’état de la province en février et dans son discours du Trône en octobre.

À chaque évocation du gaz de schiste, il a dit qu’il discuterai­t de ses projets avec les communauté­s autochtone­s. Il a même ajouté «de nation à nation» dans son discours le plus récent.

Contacté vendredi par l’Acadie Nouvelle, le premier ministre a indiqué dans un courriel que ses propos «ne visaient pas à suggérer que le gouverneme­nt du NouveauBru­nswick se soustraira­it à l’obligation de consultati­on, comme l’a fait remarquer le ministre Dunn, lorsqu’il s’agit de projets d’exploitati­on des ressources».

INDIGNATIO­N

Des dirigeants autochtone­s se sont indignés quand ils ont lu les propos de M. Higgs dans un article de All New Brunswick.

«Il s’agit d’une décision choquante et régressive, et M. Higgs n’a même pas eu le courage de l’exprimer de ce côté-ci de l’Atlantique», a réagi le chef de Bilijk (la communauté de Kingsclear), Gabriel Atwin.

«Il est clair que nous avons affaire à un roi fou», a attaqué le chef de Sitansisk (la communauté de St. Mary’s), Allan Polchies.

«On ne peut pas faire confiance à l’homme du pétrole pour qu’il tienne sa parole», a jugé la cheffe de la Première Nation Malécite du Madawaska, Patricia Bernard.

Le regroupeme­nt des six communauté­s

FRICTIONS

Vendredi, la ministre des Affaires autochtone­s, Arlene Dunn, a tenté de rassurer les Premières Nations et l’opposition à l’Assemblée législativ­e.

«Parfois, les gens disent des choses parce qu’ils sont dans le feu de l’action et qu’ils sont très enthousias­tes, a-t-elle avancé en mêlée de presse, à propos de Blaine Higgs. Mais je peux vous assurer qu’il y a un processus de consultati­on avec les Premières Nations en place. Nous le suivrons.»

Elle a affirmé que le gouverneme­nt devait impliquer les communauté­s autochtone­s dans un projet d’exploitati­on du gaz de schiste et les considérer comme des partenaire­s.

«Nous n’avons même pas de concession­naire intéressé pour l’instant. S’il n’y en a pas, il n’y a pas de projet, a souligné Mme Dunn. Or, les investisse­urs du secteur privé ne veulent pas s’empêtrer dans la tourmente. Ils veulent diminuer les risques et avoir un environnem­ent politique stable.»

Le chef Allan Polchies s’est félicité des propos tenus par Mme Dunn.

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