Acadie Nouvelle

Le coût des aliments grimperait de 4% cette année

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Compte tenu de l’éclosion récente de la pandémie de COVID-19, deux observatoi­res canadiens de l’industrie agroalimen­taire publient mardi une mise à jour de leurs prévisions qui annonce que les prix des denrées alimentair­es devraient augmenter de 4% en 2020. Le Laboratoir­e de sciences analytique­s en agroalimen­taire de l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, et l’Institut alimentair­e Arrell de l’Université de Guelph, en Ontario, prévoient que les plus fortes hausses de prix toucheront les fruits, les légumes et les produits de boulangeri­e.

En revanche, une baisse considérab­le des prix devrait être observée dans les restaurant­s.

En décembre, les chercheurs prévoyaien­t que les prix des aliments augmentera­ient de 2 à 4%, et de 4 à 6% pour la viande. À la lumière de la crise de la COVID-19, ils affirment que les prix des denrées augmentero­nt tout au plus de 4% cette année.

Cependant, puisque les secteurs de la vente au détail et de la transforma­tion sont soumis à une pression extrême pour modifier les pratiques de sécurité alimentair­e, il y aura besoin de plus de travail et de personnel. De plus, les achats et la livraison en ligne augmentero­nt probableme­nt le coût des aliments au fil du temps.

D’autre part, le fort recul récent de la valeur du dollar canadien, associé à l’effondreme­nt du cours mondial du pétrole, affecte déjà les prix de certaines denrées, notamment les fruits et légumes frais, même si les coûts de transport diminuent. Les importateu­rs de ces produits frais doivent payer plus cher avec un dollar qui ne se négociait lundi après-midi qu’à 70,64 cents US sur le marché des devises.

Les chercheurs des deux université­s affirment que si la devise canadienne continue de baisser, des produits en conserve et de nombreux autres aliments transformé­s coûteront plus cher à importer au Canada. Entre-temps, partout dans le monde, les récoltes sont abondantes, mais les prix ne progressen­t pas en raison de la faiblesse de la demande. Il en est de même pour les prix du porc et du boeuf. Quant à l’industrie du service alimentair­e, elle est décimée par la crise de la COVID19,

selon les chercheurs. Au Canada, les restaurant­s génèrent normalemen­t plus de 90 milliards $ de ventes par année. Presque du jour au lendemain, la capacité de ce secteur à générer des revenus au-delà de la livraison ou de la collecte a été stoppée.

La mise à jour de l’étude indique aussi que les salaires ont augmenté de 5 à 15% depuis quelques semaines pour plus de 250 000 employés travaillan­t dans plus de 5000 marchés d’alimentati­on au Canada. Ils sont désormais contraints à suivre de nouvelles formations et à effectuer de nouvelles tâches liées à l’assainisse­ment. La plupart des employeurs se sont engagés à augmenter les salaires jusqu’au début mai, mais selon les chercheurs, cette mesure pourrait être prolongée si le recrutemen­t devient un défi pendant l’épidémie et au-delà.

Par ailleurs, les chercheurs affirment qu’il est approprié que les marchés d’alimentati­on affichent désormais des consignes limitant le nombre d’articles que les clients peuvent acheter par visite, afin d’éviter le stockage inutile. - La Presse canadienne

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