Walmart retire à son tour le Zantac de ses tablettes aux États-Unis
Le mastodonte de la vente au détail Walmart a décidé, lui aussi, de retirer de ses tablettes américaines le médicament contre les brûlements d’estomac Zantac, après la découverte d’une impureté potentiellement dangereuse dans le produit.
Walmart a précisé que la mesure concernait tous les médicaments contenant de la ranitidine, l’ingrédient actif du Zantac, offerts en vente libre ou sur ordonnance.
Au Canada, la ranitidine est aussi offerte en vente libre et sur ordonnance.
Santé Canada prévenait récemment sur son site internet «qu’une impureté, la N-nitro-sodiméthylamine (NDMA), a été détectée dans certains médicaments contenant de la ranitidine». L’agence fédérale ajoutait que «la NDMA est classée parmi les agents cancérogènes possibles pour l’humain, ce qui veut dire qu’une exposition à long terme à des concentrations dépassant celles jugées sûres pourrait accroître le risque de cancer».
Quelques jours plus tard, Santé Canada a demandé aux entreprises de cesser la distribution de la ranitidine au Canada «pendant qu’il évalue la NDMA». L’agence fédérale a précisé que quatre entreprises - à savoir Apotex, Pro Doc, Sanis Health et Sivem Pharmaceuticals - procédaient au rappel de lots d’autres médicaments contenant de la ranitidine, «car il se pourrait qu’ils aient été fabriqués à partir d’un ingrédient pharmaceutique actif contenant de la NDMA à des concentrations supérieures à ce qui est acceptable».
Un porte-parole de la chaîne Familiprix a indiqué par courriel que ces produits n’étaient «plus disponibles sur nos tablettes ainsi qu’à notre centre de distribution».
Du côté de McKesson (les bannières Proxim et Uniprix au Québec), un porte-parole a précisé que la demande de Santé Canada d’arrêter la distribution signifiait «que le stock existant de produits de ranitidine actuellement disponible dans les pharmacies ou les magasins de détail peut continuer à être vendu». En revanche, les produits rappelés ne sont plus vendus, a-t-on assuré.
Walmart Canada, Metro (les enseignes Brunet et Jean Coutu) et Loblaw (l’enseigne Pharmaprix) n’ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaires. La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et l’Agence européenne des médicaments suivent aussi le dossier de près.
Les chaînes CVS Health, Walgreens et Rite Aid avaient précédemment décidé d’interrompre la vente des produits contenant de la ranitidine aux États-Unis.
«Toute personne qui cherche d’autres options de traitement devrait en parler avec son médecin ou son pharmacien. Les personnes qui prennent la ranitidine sous ordonnance ne devraient pas cesser de la prendre à moins d’avoir discuté d’autres traitements avec leur fournisseur de soins de santé. Les risques associés à une maladie non traitée peuvent être plus graves que ceux associés à l’exposition à la NDMA», a indiqué Santé Canada.
L’agence rappelle que «nous sommes tous exposés à de faibles concentrations de NDMA, que l’on trouve dans certains aliments (comme les viandes, les produits laitiers et les légumes) et dans l’eau potable. La NDMA ne devrait pas avoir d’effets nocifs en cas d’ingestion à de très faibles concentrations».
Santé Canada souligne que, depuis 2018, elle s’attaque «activement» au problème de la présence de NDMA et d’impuretés du même genre, appelées nitrosamines, dans certains antagonistes des récepteurs de l’angiotensine, des médicaments contre l’hypertension communément appelés «sartan». ■