DES EAUX USÉES DANS LA BAIE
Le rejet des eaux usées d’une usine de transformation de produits de la mer inquiète à Val-Comeau.
Une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux est devenue virale depuis dimanche soir. On y voit l’anse située à l’arrière des Pêcheries de Chez-Nous, sur la rue du Quai, jonchée de déchets provenant apparemment de ses trois tuyaux verts de sortie.
De nombreuses carcasses brisées de homard et des élastiques servant à refermer les pinces du crustacé pullulent et sont visibles à marée basse, selon le document diffusé par Guy Godin, qui habite tout juste à côté de l’usine.
«Je ne m’attendais pas à ce que ça fasse autant de bruit cette fois-ci, a reconnu l’auteur. On en avait pourtant parlé l’année dernière. Ce printemps, je suis allé voir le gérant de l’usine et il m’a dit que des corrections allaient être faites. Mais dimanche soir, quand je suis allé sur place à marée basse, c’était dégueulasse. Mes enfants se baignent là!»
M. Godin soutient avoir déposé une plainte au ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux à ce sujet. Le journal a voulu vérifier si le ministère avait bel et bien été avisé de la situation, mais personne n’avait retourné notre demande d’information à l’heure du souper.
Le journal s’est rendu sur place en aprèsmidi et a pu parler à calepin fermé à des citoyens préoccupés par ce qui sort de ces conduits. S’ils sont favorables à la présence des Pêcheries de Chez-Nous dans leur communauté - car l’entreprise crée de nombreux emplois -, ils dénoncent le laxisme de l’entreprise dans le traitement des eaux usées rejetées dans l’anse de ValComeau.
«Nous avons peur que ça vienne contaminer notre eau potable», nous a confié un citoyen qui a tenté de filmer les rejets de l’usine, lundi matin, mais qui a été interpellé par un employé de la direction, preuve vidéo à l’appui.
Le journal est allé demander une entrevue aux responsables des Pêcheries de Chez-Nous. Ils ont indiqué ne pas vouloir faire de commentaires.
Cette usine de transformation des produits de la mer se concentre principalement au traitement du homard. Ses produits sont exportés à travers le pays, en Asie et en Europe. Pendant la saison de pêche, jusqu’à 500 employés y travaillent.
Thaï Union Group, une compagnie de la Thaïlande, a acquis l’entreprise en 2016 et sa gestion a été confiée à Daley Seafoods, de Terre-Neuve-et-Labrador. ■