Acadie Nouvelle

NOUS LAMENTONS-NOUS LE VENTRE PLEIN?

- BERNARD THÉRIAULT

- Archives Le destin a voulu que les dernières années m’aient apporté à moi et ma famille leur lot de maladie et de problèmes de santé m’emmenant certaineme­nt à utiliser, parfois comme usager, mais surtout comme observateu­r notre système de santé. Ce qui m’a d’abord frappé dans ces fréquentes visites dans nos établissem­ents médicaux, c’est le contraste entre ce que j’y ai vu et ce que me montrent les médias par rapport à nos services de santé.

Dans toutes les circonstan­ces où nous avons dû faire appel aux services publics de santé, nous avons reçu des soins de la plus haute qualité qui, même dans des contextes parfois difficiles, ont répondu à nos urgents besoins. Nos hôpitaux sont propres, le personnel est généraleme­nt très gentil, l’équipement est aux derniers cris de la technologi­e et, oui, les médecins sont encore accessible­s dans un laps de temps raisonnabl­e.

Je vous dirai franchemen­t qu’à part des listes d’attente encore trop longues dans certains départemen­ts, nous n’avons pas eu grand-chose à se plaindre. Au contraire. Cependant si je reste branché à mon ordinateur ou mon téléviseur et en lisant le journal, c’est un tout autre portrait que l’on nous fait de nos soins de santé.

Qui a tort, qui a raison?

Les manchettes sont sûrement bonnes vendeuses: pénuries de médecins, manque d’infirmière­s, agression dans un hôpital, erreur médicale dans un autre. Si je me fiais aux propos d’Hubert Dupuis, je me verrais forcé d’aller chercher mes services dans une autre province! À en croire toutes ces nouvelles, nous en serions dans une situation telle que notre système est au bord du gouffre et que la vie de centaines de patients est en danger.

Mais voilà que ce n’est pas ce que je rencontre lors de mes visites à l’hôpital ou à la clinique. J’y vois des médecins de grande compétence, qui offrent leur expertise et leur compassion à ceux qui ont en besoin. Je rencontre des infirmière­s qui ont encore cette étincelle dans les yeux quand vient le temps de soigner un malade ou de réconforte­r la famille.

Au Nouveau-Brunswick, nous avons plus de médecins per capita que la moyenne nationale et le nombre de ceux-ci est passé de 118 à 220 par 1000 habitants entre 1986 et 2015. Pénurie disons-nous pas si certain.

Même chose chez les infirmière­s. Le nombre de celles-ci a augmenté de 7% entre 2006 et 2015. Loin de moi l’intention de nier la surcharge de travail auquel elles sont confrontée­s et le vieillisse­ment de leur effectif. Et que dire de ceux qui se plaignent d’un manque de lits dans nos hôpitaux alors que nous sommes la province après Terre-Neuve qui en possède le plus par habitant au pays?

Si on ajoute à cela le fait que, bon an mal an, le Canada se positionne toujours parmi les dix pays offrant à leurs citoyens les meilleurs soins de santé, il faut se demander si on ne se lamente pas le ventre plein? Quand on se regarde on se désole, quand on se compare on se console!

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