TROP DE JOURNÉES DE CLASSE PERDUES, DIT LE MINISTRE CARDY
Les écoles de la province devraient-elles parfois ouvrir leurs portes lorsque les autobus ne prennent pas la route? C’est l’une des questions que se pose le ministre de l’Éducation, Dominic Cardy. L’idée ne plaît pas du tout aux associations francophones d’enseignants et de parents.
Le mauvais temps a entraîné l’annulation des classes à plusieurs reprises au cours des dernières semaines. Ce fut une fois de plus le cas mercredi sur l’ensemble du territoire néobrunswickois.
Les jours de tempêtes s’accumulent, mine de rien, tellement que Dominic Cardy croit qu’il faudrait peut-être cesser de fermer les écoles dès que les autobus scolaires ne circulent pas.
«C’est quelque chose dont on parle presque chaque fois qu’il y a une tempête. Au ministère, on en a discuté un peu au cours des dernières semaines. La première chose qu’on va toujours viser, c’est la sécurité de nos enfants. Mais il faut aussi s’assurer que les enfants sont devant les enseignants et les enseignantes», explique-t-il en entrevue avec l’Acadie Nouvelle.
Il précise cependant qu’il ne propose pas d’empêcher l’annulation des cours, peu importe les circonstances, même lorsque des conditions extrêmes paralysent les transports et les activités dans certaines régions.
«Même si on change le système un peu, on va toujours avoir des journées de fermetures à cause de la météo.»
Dominic Cardy se demande simplement s’il serait préférable d’ouvrir les écoles lorsque les autobus sont immobilisés par les districts, mais que la plupart des commerces et des bureaux poursuivent leurs activités normalement.
Il dit qu’une autre solution à l’étude – afin de réduire les effets négatifs des jours de tempêtes – est de favoriser l’apprentissage à la maison lorsque les conditions météo entraînent des fermetures.
ACCUEIL GLACIAL
À peine amenée par le ministre de l’Éducation, l’idée d’ouvrir les écoles lorsque les autobus sont immobilisés en raison des conditions routières se heurte aux dirigeants des associations de parents et d’enseignants.
La présidente de l’Association des enseignantes et enseignants francophones du Nouveau-Brunswick, Lucie Martin, ne l’accueille pas particulièrement chaleureusement.
«C’est inquiétant. Si on juge que les autobus scolaires ne sont pas en mesure d’être sur les routes pour des raisons de sécurité (et que l’on ouvre les écoles), on remet la sécurité de nos élèves en question. La sécurité des élèves doit toujours primer», dit-elle.
Elle affirme que les enseignants ajustent les interventions lorsqu’il y a des fermetures pour assurer la continuité de l’apprentissage.
Des enseignants donnent parfois des devoirs supplémentaires lorsqu’ils pensent que la météo risque d’entraîner l’annulation des classes le lendemain, ajoute-t-elle.
La directrice générale de l’Association francophones des parents du Nouveau-Brunswick, Chantal Varin, s’oppose elle aussi à l’idée proposée par Dominic Cardy.
Elle se demande pourquoi l’on demanderait aux parents de prendre la route et de prendre des risques inutiles lorsque les conditions sont si mauvaises que les districts immobilisent les autobus scolaires.
«Il y a aussi le fait que toutes les familles du Nouveau-Brunswick n’ont pas de véhicule. Donc qu’est-ce qui arrive avec les parents qui ne pourront pas amener leurs enfants? On questionne vraiment ce vouloir du ministre. Parce que si l’on se retrouve avec des classes à moitié pleines, bien c’est pas vrai que ça va optimiser l’apprentissage des élèves», ajoute-t-elle. ■