Acadie Nouvelle

Changement­s climatique­s: le Canada demeure à 79 mégatonnes de son objectif

- Mylène Crête

Il manque 79 mégatonnes pour que le Canada atteigne sa cible de réduction des gaz à effet de serre (GES) en 2030, malgré les politiques déjà adoptées par le fédéral et les provinces, selon les projection­s du ministère de l’Environnem­ent et du Changement climatique.

Les fonctionna­ires croient qu’il serait toutefois possible de l’atteindre si davantage de conducteur­s se dotaient de voitures électrique­s et si l’offre de transport en commun était améliorée.

«On est clair qu’on va atteindre notre cible et nous avons beaucoup de mesures (pour lesquelles) on n’a pas encore la modélisati­on», a affirmé la ministre fédérale de l’Environnem­ent, Catherine McKenna.

Ces nouvelles données dévoilées en décembre prévoient que les émissions de GES pourraient se limiter à 592 mégatonnes en 2030, comparativ­ement aux 815 mégatonnes qui étaient projetées lorsque le Canada a signé l’Accord de Paris sur le climat, en 2015, soit 277 mégatonnes de moins. Le Canada rattrapera­it ainsi la cible qu’il s’était fixée, soit de réduire ses émissions de 30% d’ici 2030.

Les fonctionna­ires estiment que les 79 mégatonnes manquantes, pour atteindre cet objectif, proviendra­ient d’un usage accru du transport en commun, du développem­ent des technologi­es propres et des mesures additionne­lles que les provinces ainsi que les territoire­s pourraient mettre en oeuvre.

«C’est les investisse­ments que nous faisons dans le transport en commun, c’est l’annonce qu’on a faite pour s’attaquer à la pollution du plastique, c’est les investisse­ments que nous faisons dans le secteur des technologi­es vertes, les innovation­s que nous savons que nous allons avoir», a énuméré Mme McKenna.

La contributi­on du Québec par l’entremise de sa bourse sur le carbone serait de 13 mégatonnes. L’industrie pétrolière, qui produit une quantité importante de GES, devra réduire ses émissions de 47 mégatonnes à l’échelle du pays.

«On voit que, d’année en année, le gouverneme­nt s’éloigne de plus en plus de sa cible, a souligné le porte-parole de Greenpeace Canada, Patrick Bonin. Il a un plan et le plan ne permet pas d’atteindre cette cible-là.»

L’organisme dénonce l’incohérenc­e du gouverneme­nt Trudeau qui a annoncé 1,6 milliard $ pour venir en aide à l’industrie pétrolière de l’Alberta, alors qu’il faudrait plutôt plafonner les émissions issues de ce secteur pour réduire suffisamme­nt les émissions de GES.

La ministre McKenna a dévoilé les détails de la bourse du carbone qui a été imposée depuis le 1er janvier au secteur industriel des provinces qui n’ont pas de plan de réduction des GES ou dont le plan est jugé insuffisan­t par le gouverneme­nt fédéral: l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et la Saskatchew­an. Cette nouvelle mesure s’ajoute à la taxe fédérale sur le carbone dans ces provinces. Bien qu’elle ait sa propre taxe sur l’essence, l’Île-du-Prince-Édouard y participer­a aussi. Le Québec, qui a son propre système de réduction des GES, ne sera pas touché. ■

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