Les homardiers de l’Atlantique lancent un appel à la solidarité
Le Conseil canadien du homard lance un appel à la solidarité, afin de financer un projet de commercialisation du homard. Chaque 0,10$ investi par l’industrie doit permettre d’obtenir 0,90$ en octrois d’Ottawa et des gouvernements provinciaux. L’histoire a cependant démontré que convaincre les pêcheurs, les propriétaires d’usines et les exportateurs de homard de trois différentes provinces à s’engager à investir n’est pas une tâche facile.
À la suite de manifestations contre les faibles prix du homard, en 2012 et en 2013, un comité d’experts a publié un rapport qui recommandait entre autres une campagne de promotion menée par le Conseil canadien du homard. Afin de financer le projet, une taxe de 2 cents la livre sur les débarquements de homard devait être imposée dans les trois Provinces maritimes. En Nouvelle-Écosse, l’initiative a été tuée dans l’oeuf. Les Néo-Brunswickois ont emboîté le pas, quelques mois plus tard, en raison du manque de solidarité. À l’Île-du-Prince-Édouard, une cotisation de 2 cents la livre a été imposée en 2016, mais elle a été abandonnée partiellement en 2018, en raison de la non-participation des deux autres provinces. Un nouveau fonds du gouvernement fédéral relance les discussions. En décembre, Ottawa a annoncé la somme de 42,85 millions $ pour des projets faisant la promotion du développement et de l’accès aux marchés. Selon Geoff Irvine, directeur général du Conseil canadien du homard, les projets retenus seront financés à environ 90% par Ottawa et les gouvernements provinciaux, puis à 10% par l’industrie. Il lance ainsi un appel à la solidarité. «Nous voulons que tous les membres du secteur soient conscients que nous avons accès à des dollars qui nous coûtent 10 cents, mais nous devons arriver avec la table avec nos 10 cents. Le plus gros défi, pour nous, est de trouver l’argent donné volontairement par le secteur.» L’équipe de M. Irvine a commencé les discussions avec ses partenaires afin d’obtenir leur soutien. Les efforts se poursuivront au cours de l’hiver. «Nous avons plus de soutien de certaines entreprises que d’autres, et nous avons plus de soutien de certaines associations de pêcheurs que d’autres. Nous allons continuer à leur rappeler, en gros, que c’est difficile de dire non à des dollars qui nous coûtent 10 cents. Comment pourrions-nous faire cela quand nous sommes une industrie de 2 milliards $?» Dans le cadre de ce projet, le Conseil canadien du homard mettra à jour sa stratégie de commercialisation, élaboré il y a près de quatre ans. L’équipe de M. Irvine consultera des intervenants du domaine afin de l’adapter aux nouvelles réalités du marché.