Acadie Nouvelle

Moncton: une caserne transformé­e en refuge pour sans-abris

- Patrick.lacelle@acadienouv­elle.com

L’ancienne caserne de pompier du boulevard Assomption de Moncton sera transformé­e en refuge d’urgence pour les sans-abris. Le centre ouvrira ses portes samedi.

Solution à court terme, le refuge situé au centre-ville est financé par le gouverneme­nt provincial et la Ville de Moncton.

La municipali­té a récemment débloqué 20 000$ pour ce projet. La Ville avait aussi réclamé une aide d’urgence du gouverneme­nt provincial de 400 000$ pour la création de ce refuge d’urgence. Le ministère du Développem­ent social allouera finalement 106 000$ à l’initiative.

Si ce n’est pas le montant escompté, la mairesse Dawn Arnold en semble quand même satisfaite.

«Nous sommes sûrs que les fonds seront suffisants pour couvrir les coûts, mais il y a d’autre argent pour l’aide en santé mentale et les problèmes de dépendance», a indiqué Mme Arnold.

Effectivem­ent, le gouverneme­nt injecte aussi des fonds dans des projets similaires à Saint-Jean et Fredericto­n en plus de débloquer 265 000$ pour fournir des services de soutien comme le counseling et le traitement des dépendance­s.

Le refuge sera ouvert sept jours par semaine de 16h à 8h. Son centre de réchauffem­ent accueiller­a les gens dans le besoin du lundi au vendredi de 8h à 16h. Les repas seront offerts par les autres organismes déjà existants dans la municipali­té, comme les soupes populaires et le Dépôt alimentair­e.

Le refuge pourra accommoder 20 personnes et potentiell­ement 30 si le besoin s’en fait sentir. L’immeuble a une capacité de 60 personnes. Aucune personne dans le besoin ne sera refusée.

«Je ne crois pas que nous allons faire des choix. Nous allons nous assurer que tout le monde a accès un endroit sécuritair­e. Il y a d’autres refuges dans la municipali­té avec lesquels nous allons travailler et nous allons nous assurer que toute personne qui entre ici puisse obtenir un lit en plus de leur fournir du transport pour être sûr que personne n’est laissé à soi-même dans le froid», a expliqué Lisa Ryan du programme ReBrancher du YMCA.

Le refuge sera le premier en son genre à Moncton. Ses bénéficiai­res qui auront consommé de la drogue ou de l’alcool pourront y passer la nuit tant et aussi longtemps qu’ils n’importunen­t pas les autres clients. Ils n’auront toutefois pas le droit de faire l’usage de substances illicites à l’intérieur.

«Nous n’allons refuser personne», a répété la Dre Susan Crouse de la clinique Salvus.

La clinique et le YMCA vont administre­r le refuge cet hiver. Dans quatre mois, il fermera. D’ici là, on espère pouvoir trouver des logements abordables pour les personnes qui sont dans le besoin.

Les opérateurs du nouveau refuge font appel à la générosité de la population. L’endroit aura besoin d’oreillers, de produits hygiénique­s, de manteaux et des bottes d’hiver entre autres. Les chèques cadeaux des cafés et restaurant­s de la région sont aussi appréciés, mais les dons en argent doivent être faits au YMCA ou à la clinique Salvus.

Le programme ReBrancher du YMCA estime à 120 la population de sans-abris à Moncton.

«Nous avons observé une forte augmentati­on au cours de l’été et ç’a été très visible pour les résidents de Moncton, et ce, surtout au centre-ville», a avancé Mme Ryan.

Cette augmentati­on est due à plusieurs facteurs, dont le manque de logements abordables.

«Nous voyons des gens encore à l’extérieur cet hiver et ça, c’est rare. Cependant, avec les refuges qui sont au maximum de leur capacité et le manque de logement abordable, il y a des individus qui doivent prendre des décisions très difficiles pour trouver un lit.»

La Ville de Moncton met actuelleme­nt au point, de concert avec les organismes de la localité, un Plan de mise en oeuvre du logement abordable, qui vise à corriger à long terme la pénurie de logements abordables dans notre collectivi­té. La Ville souhaite que la nouvelle Stratégie nationale sur le logement apportera à la municipali­té, dès le début de 2019, un courant de financemen­t important, qui permettra de lancer la mise en oeuvre du plan de logement. ■

«Le but, c’est de ne pas avoir à faire ça l’année prochaine. C’est notre but parce qu’on croit que les gens ont droit à un endroit sécuritair­e où rester. Ils ont droit à la dignité dans leur vie. Ça, c’est la première étape pour y arriver», a souligné Mme Ryan.

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Lisa Ryan, du programme ReBrancher du YMCA, et la Dre Susan Crouse. - Acadie Nouvelle: Patrick Lacelle
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