L’été selon Gilles LeBlanc
Si Gilles LeBlanc vit au loin depuis plusieurs années, il tient à revenir en Acadie l’été pour présenter ses plus récentes créations. L’artiste visuel natif de Cap-Pelé offre une toute nouvelle collection d’estampes qui évoquent la saison estivale sur le
Présentée à la Galerie 12 à Moncton jusqu’au 3 août, son exposition regroupe une vingtaine de nouveaux monotypes, une toile et deux oeuvres de son grand ami, le regretté Christian Brun. D’ailleurs, si Gilles LeBlanc a choisi la Galerie 12, c’est que son ami exposait chaque année dans cette galerie du Centre culturel Aberdeen.
Basés sur la forme du corbeau, chère à l’artiste, ainsi que celles de la barque, du bateau, du hamac, de la rivière, de la mer et de la rose, ses tableaux nous transportent au coeur de l’été en Acadie, bien qu’elles aient été réalisées pendant l’hiver. Si on peut sortir un Acadien de l’Acadie, il est difficile de sortir l’Acadie d’un Acadien, note-t-il.
«Souvent quand je fais mes oeuvres, je pense à mon petit coin à Grand-Barachois au bord de la mer, au canot, à la bicyclette, aux feux de camp et au hamac...», a raconté Gilles LeBlanc établi à Ottawa depuis plusieurs années.
Attaché à sa région natale, il revient passer ses étés à Grand-Barachois où il a une maison. Pour réaliser cette série de monotypes, il a adopté une approche nouvelle empruntée à l’artiste Guy Duguay qui a marqué l’imaginaire du Centre culturel Aberdeen dans les années 1980 et 1990. En mars dernier, il a passé une semaine dans la région de Moncton. Le peintre et graveur a invité l’artiste multidisciplinaire Herménégilde Chiasson et le trompettiste Roland Bourgeois à se joindre à lui pour une soirée de production à l’Atelier d’estampes Imago. Sur les envolées de la trompette de Roland Bourgeois, Herménégilde Chiasson et Gilles LeBlanc ont créé des oeuvres.
«C’était une sorte de petit happening. On écoute les sons de la trompette, puis on travaille sur une oeuvre. Le trompettiste regarde l’oeuvre et s’inspire un peu. On a passé une belle soirée, on a fait un bruit énorme et cela a changé un peu mon travail.»
Il s’est donc laissé inspirer par la musique du trompettiste et par les anges et les roses que l’on retrouve dans les peintures d’Herménégilde Chiasson. La rose est un nouvel élément qui ressort dans plusieurs oeuvres de Gilles LeBlanc.
«J’ai fait ma propre rose en souvenir de la belle soirée que nous avons passée. J’ai encore la forme du corbeau qui disparaît tranquillement et aussi la forme de la barque parce que l’été, je fais beaucoup de canot. Toutes les lignes blanches représentent le mouvement de la rame de façon imaginaire.»
Celui qui explore les textures a élargi son éventail. Aux couleurs terreuses présentes dans ses oeuvres, il a intégré des bleus, des verts, des violets et des jaunes. L’artiste travaille encore l’estampe de manière traditionnelle avec une presse portative. Aux côtés de ses monotypes, il expose une immense peinture inspirée de sa plus jeune fille Anne. Cette oeuvre produite en utilisant de la poussière de calcaire reprend les formes de la barque, de l’eau et du quai.
L’exposition est présentée jusqu’au 3 août. Le vernissage se tient le samedi 21 juillet de 17h à 21h. Gilles LeBlanc qui à une certaine époque fréquentait beaucoup le Centre culturel Aberdeen, a par la suite voyagé à travers le monde. Il a vécu dans plusieurs pays pour revenir finalement s’établir dans la capitale canadienne. Celui qui alterne entre l’estampe et la peinture a présenté des expositions un peu partout sur la planète. ■